Travail de nuit et le dimanche : le débat est relancé
Des adresses franciliennes de Leroy-Merlin, Castorama et Sephora ont été condamnées à fermer leurs portes le dimanche et après 21h.
Après que le magasin Sephora des Champs-Elysées ait été condamné à fermer sa boutique à partir de 21h, ce sont à présent des adresses franciliennes de Castorama et Leroy-Merlin qui sont obligées de fermer le dimanche. En ce qui concerne les magasins de bricolage, cette décision faite suite à une demande de Bricorama qui, condamné à devoir fermer ses magasins le dimanche, s’estimait léser par rapport à la concurrence. Selon un juge des référés les magasins étaient “ouverts en violation flagrante” du code du travail concernant le travail dominical. “Il ne nous appartient pas de commenter une décision de justice, la loi s’applique (…) Pour autant, là clairement on a des emplois en danger ! Dès dimanche, si des magasins ferment, des gens vont gagner moins d’argent”, a déclaré Gérald Fillon, employé de Leroy-Merlin et membre du collectif pour autoriser le travail le dimanche “Les Bricoleurs du Dimanche”. Chez les salariés de Sephora, la déception est grande également “Nous avons postulé dans ce point de vente Sephora parce que c’était le seul en France à proposer des horaires élargis compatibles avec notre organisation personnelle”, a expliqué une salariée. L’enseigne va se pourvoir en cassation, mais devra appliquer la décision de justice en attendant le nouveau verdict, mais fera “tout pour qu’il n’y ait pas de licenciement”.
Travail dominical : “une usine à gaz”
La loi concernant le travail dominical, dite la Mallié est très complexe. “C’est une vraie usine à gaz, qui augmente les distorsions de concurrence. L’argument ‘J’ouvre parce que mon concurrent ouvre’ est en train de se généraliser”, explique Karl Ghazi, de la CGT. “La conclusion de Bricorama, c’est que tout le monde devrait avoir le droit d’ouvrir le dimanche. Notre conclusion, c’est l’inverse.” Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris s’est rangée du côté des magasins estimant que l’ouverture dominicale “permettrait de créer au moins 10 000 emplois supplémentaires.” Cependant, elle ne souhaite pas voir cette pratique “se généraliser”, mais “s’étendre”.