Le travail de nuit, mauvais pour l’ADN ?
Une activité professionnelle nocturne augmenterait les risques de mutations génétiques, et donc le développement de cancers.
Ce n’est pas la première fois que le travail de nuit est épinglé pour ses effets sur la santé, que ce soit au niveau cognitif, psychique ou encore en lien avec un risque d’obésité ou de diabète.
Et voilà que par le biais d’une nouvelle étude américaine parue dans Occupational & Environmental Medicine, l’on apprend qu’il bouleverserait la capacité du corps à réparer les dégâts qu’il cause à notre ADN.
Un manque de mélatonine aux effets néfastes
Les scientifiques ont poursuivi de précédents travaux, qui avaient établi que le fait de dormir en journée était lié à un plus faible niveau de 8-OH-dG dans l’urine, au regard du sommeil nocturne. Il s’agit d’un marqueur biochimique qui traduit la réparation de l’ADN. S’il est en plus faible quantité, cela indiquerait une potentielle réduction de la capacité de l’ADN à soigner les dégâts au niveau cellulaire.
Ici, l’étude s’est basée sur le suivi de 50 travailleurs de nuit qui présentaient une forte variation de leur taux de mélatonine entre une nuit de travail et de sommeil. Plus précisément, à l’occasion d’un travail de nuit, le taux de 8-OH-dG était anormalement bas.
Un risque de développement de cancers ?
Si les scientifiques reconnaissent qu’il ne s’agit là que d’une étude basée sur l’observation, ils estiment que la production de mélatonine (l’hormone du sommeil) augmente l’activité du gène impliqué dans la réparation de notre matériel génétique.
Pas de lien établi de cause à effet, donc, il conviendra de mener d’autres études permettant de le confirmer. Et d’éventuellement travailler sur un apport de mélatonine afin de protéger celles et ceux travaillant à l’heure où d’autres dorment.