Traumatisée par le contenu qu’elle traitait, une ex-modératrice de Facebook porte plainte contre le réseau social
Une ex-modératrice de Facebook s'étant fait diagnostiquer des troubles post-traumatiques a décidé de porter plainte contre le réseau social. Son but, l'instauration d'un programme de suivi médical pour les modérateurs de la plate-forme.
Pendant neuf mois, Selena Scola s’est retrouvée à modérer moult contenus publiés sur Facebook. Alors employée par un sous-traitant, Pro Unlimited, elle n’officie désormais plus sur la plate-forme de Mark Zuckerberg. Après s’être fait diagnostiquer des troubles post-traumatiques, elle a même décidé d’attaquer le réseau social en justice.
Ce dépôt de plainte trouve son origine dans le caractère choquant des contenus que Selena avait à traiter chaque jour. Comme le rappelle Clubic.com, les utilisateurs de Facebook n’hésitent à y partager des images on ne peut plus violentes de meurtres, viols, tortures, décapitations, quand ce ne sont pas des clichés pédopornographiques ou impliquant des relations sexuelles entre être humains et animaux.
Après 9 mois de modération sur Facebook, on lui diagnostique des troubles post-traumatiques
Si Selena, ne souhaitant pas à son tour être poursuivie pour “violation de clause de non-divulgation”, ne détaille pas en quoi consistait sa tâche, le défilement régulier, devant ses yeux, d’images telles que celles décrites plus haut apparaît comme la cause de son traumatisme.
Cette ex-employée attaque plus précisément Facebook pour “exposition à un contenu hautement toxique, dangereux et préjudiciable au cours de son emploi”.
La plaignante souhaite la mise en place d’un programme de suivi médical
Facebook a réagi en commençant par confirmer la dureté du travail de modérateur, qui concerne 7.500 personnes ici : “Nous reconnaissons que ce travail peut souvent se révéler difficile.” Et de poursuivre en assurant que ces modérateurs reçoivent en échange “leur formation, les avantages et le soutien psychologique et les ressources de bien-être” mis à leur disposition.
Des mesures qui ne vont pas assez loin pour Selena, qui appelle à l’instauration d’un programme de suivi médical. Lequel pourrait ainsi diagnostiquer et accompagner de manière plus rapide et efficace les modérateurs traumatisés. On apprend pour finir que Facebook entend gonfler ses effets en la matière à 20.000 personnes d’ici fin 2018.