Tout le monde rêve, à défaut de s’en souvenir
Si ces scientifiques français s'accordent à dire que tout le monde rêve, ils comprennent maintenant un peu mieux pourquoi leur souvenir vient à nous manquer.
« Je sais que j’ai fait un joli rêve cette nuit, mais impossible de te raconter de quoi il s’agissait ». Qui n’a pas prononcé ces mots le matin, les yeux encore emplis de sommeil ? Il en est même pour affirmer qu’ils n’ont jamais rêvé de leur vie.
Des chercheurs de l’Inserm se sont penchés sur notre intimité nocturne pour non seulement s’accorder pour affirmer que tout le monde rêve bel et bien, mais aussi pour commencer à expliquer pourquoi nous ne nous en souvenons pas forcément.
Oui, tout le monde rêve…
Pourquoi une très petite frange de la population affirme n’avoir jamais rêvé ? L’équipe d’Isabelle Arnulf, de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à Paris, a travaillé avec des patients atteints de la maladie de Parkinson. Ces derniers, pendant leur sommeil, manifestent bien des signes d’activité onirique (paroles prononcées, ou mouvements brusques par exemple). Dès lors, quel est le mécanisme qui préside à l’oubli des songes ? Car 4 personnes sur 5 qui sont réveillées lors de la phase de sommeil paradoxal indiquent se rappeler de la substance de leurs rêves, et entre 3 et 4 autres personnes sur 5 également, mais à tout moment de la nuit.
…mais la mémoire peut jouer de mauvais tours
De plus, les personnes atteintes de Parkinson présentent le même profil cognitif que les autres sujets. Le professeur précise : « Ces personnes vivent souvent leurs rêves. Le verrou qui bloque les fonctions physiques et sépare les pensées des actes saute, de sorte qu’elles miment des scènes de leurs rêves. Or, même les patients qui ne se rappellent jamais de leurs rêves ont ce comportement onirique pendant la nuit ».
« Il s’agirait plutôt d’un problème d’encodage du souvenir, juste à la sortie du sommeil paradoxal, sans autre altération de la mémoire », voilà ce que le Pr Arnulf invoque pour expliquer ce problème. Pour expliquer à l’aide d’une analogie un peu ancienne nous vous le concédons, c’est un peu comme si des images émanant d’une télévision avaient du mal à parvenir à la bande magnétique d’une cassette vidéo.