Tour de France 1967 : la tragique disparition de Tom Simpson dopé sur les pentes du mont Ventoux

Image d'illustration. Vue panoramique du sommet du mont ventouxADN
Lors d’une étape tragique du Tour de France, le cycliste britannique Tom Simpson a perdu la vie sur les pentes du mont Ventoux, alors qu’il était sous l’emprise d’amphétamines, marquant durablement l’histoire de la compétition.
Tl;dr
- Tom Simpson décède au Ventoux en 1967.
- Chaleur et dopage, causes du drame.
- Sa mort impose les contrôles antidopage.
Un sommet redouté, marqué par le drame
Ce mardi 22 juillet 2025, l’étape du Tour de France s’annonce particulièrement exigeante. Les coureurs devront affronter le mythique mont Ventoux, dans le Vaucluse. Considéré comme l’un des passages les plus difficiles de la course, ce col ne cesse de fasciner par son histoire, émaillée de prouesses sportives et d’échecs retentissants.
Les mots de l’ancien champion français Raphaël Géminiani, « Attention Ferdi, le Ventoux n’est pas un col comme les autres », résonnent encore sur ces pentes abruptes qui culminent à près de 2000 mètres.
L’été 1967 : une étape sous haute tension
Replongeons-nous dans la tragédie qui a durablement marqué la mémoire collective. Le 13 juillet 1967, sous un soleil écrasant, les participants quittent Marseille pour une étape de 211 kilomètres avec passage obligé par le mont Ventoux. À cette époque, aucune distribution d’eau n’est prévue pendant la course afin de tenir les délais d’arrivée. Cette décision s’avère lourde de conséquences alors que la chaleur assomme déjà les organismes.
Le climat oppressant oblige certains cyclistes à improviser : ils se procurent des boissons dans les bars du parcours. Selon le médecin du Tour, Pierre Dumas, interrogé ce jour-là par L’Équipe, « si les gars plongent le nez dans la topette, on risque d’avoir un mort ». Prémonition funeste : c’est précisément ce qu’il adviendra quelques heures plus tard.
L’effondrement de Tom Simpson
Classé septième avant l’étape, le Britannique Tom Simpson, figure montante du peloton et ancien champion du monde, compte sur un coéquipier pour lui ramener une boisson. Malheureusement, il recevra… du cognac. Épuisé mais déterminé à poursuivre sa course auprès des leaders, il finit par vaciller à seulement quelques kilomètres du sommet. Malgré l’aide de spectateurs inquiets venus tenter de le remettre en selle, il s’effondre sur la route.
L’autopsie révélera une accumulation fatale : chaleur extrême, effort surhumain et consommation de substances interdites ont provoqué l’arrêt cardiaque. Dans ses affaires seront retrouvées ampoules et traces d’amphétamines, ainsi que de méthamphétamine.
L’héritage laissé sur le Tour de France
À cette époque où le dopage est pratiquement endémique — en 1966, pas moins de 87% des tests réalisés en France dans le cyclisme étaient positifs — la mort filmée en direct sur les pentes du Géant de Provence choque profondément l’opinion publique. Dès l’année suivante, les contrôles antidopage deviennent obligatoires sur le Tour.
Depuis lors, une stèle rend hommage à Tom Simpson. Sa fille Joanne Simpson, toujours en quête de vérité sur les circonstances exactes du décès paternel, confiait récemment au quotidien suisse Le Temps : « Je veux connaître la vérité. Je suis prête à tout entendre. Mais j’ai besoin de preuves. »