TNT : Le régulateur des télécoms se pose des questions sur son avenir
La télévision numérique terrestre n'est plus le moyen majoritaire d’accès à la télévision en France. Quel avenir pour ces fréquences ?
Mercredi, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a publié un bilan dans lequel elle constate que les Français ont de moins en moins recours à la TNT pour accéder à la télévision.
En cause, les offres « triple play » des opérateurs, une situation résumée par le gendarme des télécoms dans son communiqué : « La part relative de la TNT parmi les modes de consommation de la télévision ne cesse de se réduire au profit de modes de diffusion alternatifs, via les réseaux haut et très haut débit ».
« Le modèle de la TNT est à bout de souffle »
Aux Échos le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, indique : « Le modèle de la TNT est à bout de souffle […] il est inéluctable que les fréquences TNT basculent du côté des télécoms ». À l’appui, des chiffres tirés de l’Observatoire du CSA, montrant que la consommation de télé par le biais des box ADSL ou de la fibre (IPTV), mais aussi sur les smartphones et tablettes, est passée devant celle via la plateforme TNT au premier trimestre 2017.
Ainsi, pour Sébastien Soriano, il paraît plus évident de transférer les fréquences aux opérateurs télécoms plutôt que de garder sous perfusion une plate-forme onéreuse pour une minorité de citoyens.
Et la création dans tout cela ?
Mais si la TNT disparaît, qu’adviendra-t-il de la création audiovisuelle ? Les chaînes, en échange d’une fréquence TNT, sont soumises à une obligation de création. Ce qui est moins le cas de celles n’ayant pas de fréquence.
L’Arcep prédit donc : « La TNT est une peau de chagrin, elle ne pourra pas durablement contribuer à la financer comme elle le fait aujourd’hui. Il faut regarder cette réalité en face ».
Certes, une directive européenne va prochainement indiquer que « tous les acteurs audiovisuels non classiques, type Netflix, vont participer à l’effort de création ». Mais seuls les États auront le pouvoir de fixer les montants qui y seront alloués.
Ajoutons à cela que la couverture numérique du territoire n’est pas terminée; et que le but des autorités demeure celui que tous les foyers français soient éligibles à du « bon haut débit » à l’horizon 2020, et du très haut débit d’ici 2022.