Tinder aux États-Unis : des utilisateurs autorisés à consulter le casier judiciaire de leurs “matchs”
Mercredi, l'application de rencontres Tinder a annoncé qu'elle autorisait désormais ses utilisateurs américains à vérifier le casier judiciaire de leurs "matchs". Une fonctionnalité accessible grâce à un partenariat avec le site Garbo permettant de consulter de telles données.
Mercredi, l’application de rencontres Tinder a fait savoir qu’il était désormais possible, pour ses utilisateurs domiciliés aux États-Unis, de vérifier le casier judiciaire de leurs “matchs”. A priori, rien d’intrusif dans cette démarche. Tinder s’est associé ici avec le site non lucratif Garbo, lequel permet de consulter des antécédents judiciaires au travers de données publiques. BFMTV.COM souligne que l’an passé, la maison-mère de Tinder, Match Group, avait investi dans ce site.
Casier judiciaire de “matchs” : Tinder s’associe avec le site Garbo pour une nouvelle fonctionnalité
Voici comment les utilisateurs américains de Tinder peuvent procéder : à partir de l’application de rencontres, il leur faut se rendre sur Garbo puis entrer le prénom et le numéro de téléphone de la personne sur laquelle ils souhaitent être renseignés. Des informations complémentaires pourront être demandées en cas de résultats multiples. Et si des antécédents judiciaires sont repérés sur le profil du “match”, ce dernier pourra être signalé à Tinder.
Des résultats pouvant être trompeurs
Il est à ajouter que seules les deux premières demandes sont gratuites. Par la suite, il sera nécessaire de débourser 2,5 dollars par requête, en y ajoutant les frais de traitement. L’argent contribuera à financer les activités de Garbo. Cette fonctionnalité présenterait cependant des failles. Sarah Lageson, professeure associée à l’École de justice pénale de l’université Rutgers-Newark, indique ainsi que “la plupart des gens qui manifestent un comportement nuisible n’ont pas de casier judiciaire”. Elle ajoute que “beaucoup de prédateurs sexuels blancs n’ont pas de casier judiciaire tandis que de nombreuses personnes noires en ont un qui est erroné ou injuste”. Nicole Bedera, chercheuse spécialisée sur les violences sexuelles, estime quant à elle que cette possibilité risque d’instaurer un “faux sentiment de sécurité” chez les utilisateurs de Tinder : “Il y a de nombreuses barrières structurelles dans le système pénal qui permettent à des violeurs puissants et privilégiés de ne pas avoir à rendre de compte”.