Testicules et cerveau partagent de nombreuses similarités
On aime les opposer, et tout le temps pour rire. Mais la liste des points communs entre ces deux organes pourrait bien vous étonner.
Des chercheurs portugais et britanniques ont publié au tout début du mois de juin 2021 une étude parue dans la revue Open Biology. Elle ne révèle pas que testicules et cerveau peuvent être rapprochés, puisqu’un tel fait l’a déjà été par le biais d’études précédentes. Ainsi, l’on savait déjà qu’il existait un lien entre maladies du cerveau et dysfonctionnements sexuels, tout comme entre intelligence et qualité du sperme.
Ce que démontre cette dernière étude, c’est que cette liste de points communs est plus longue que ce qu’on pouvait croire jusqu’ici.
Le nombre de protéines
Bárbara Matos, chercheuse à l’Université d’Aveiro à l’ouest du Portugal, explique que “Le cerveau et les testicules ont le plus grand nombre de protéines communes, par rapport aux autres tissus du corps humain”. Et pour cause, puisqu’il s’agit de 13 442 protéines communes après comparaison de 33 types de tissus dont le cœur, l’intestin, le col de l’utérus, les ovaires ou encore le placenta.
En y regardant de plus près, il s’avère que ces protéines sont en majeure partie impliquées dans le développement des tissus et la communication des cellules.
Et ce n’est pas très surprenant finalement car le deux organes ont besoin d’une grande quantité d’énergie faire fonctionner des fonctions biologiques compliquées comme tout ce qui touche aux neurones, et à la production de millions de spermatozoïdes.
L’exocytose
Neurones et cellules germinales (qui sont à l’origine des cellules reproductrices, spermatozoïdes ou ovules) des testicules partagent en outre un même mécanisme, appelé exocytose. Il s’agit de l’expulsion de molécules dans les neurones et les spermatozoïdes.
Ainsi, une exocytose du contenu de la tête du spermatozoïde se produit quand les gamètes se rencontrent. Côté cerveau, les neurones s’échangent des neurotransmetteurs (pour communiquer entre eux) de cette façon.
Pourquoi ces points communs ?
Les scientifiques qui ont mené l’étude pensent que le fait qu’ils partagent autant de similarités est à l’origine l’influence de ces organes sur le processus faisant de nous une espèce à part entière. Car 60 gènes uniques à l’espèce humaine existent, et ils sont nombreux à se situer dans le cerveau et les testicules.
Les chercheurs précisent que “Les niveaux d’expression [des gènes] les plus élevés dans le cortex cérébral et les testicules suggèrent que ces gènes peuvent contribuer à des caractéristiques phénotypiques exclusives aux humains, comme l’amélioration des capacités cognitives”. En d’autres termes, cerveau et testicules auraient évolué de manière croisé à cause de la pression de sélection faisant des humains une espèce unique.