Tapie à l’attention de Macron : “Non, tu ne sais pas tout mon pote”
L'homme d'affaires soutient le mouvement des Gilets jaunes, et souhaite les aider à que celui-ci s'organise.
Invité dans la matinale de France Inter mercredi, Bernard Tapie a indiqué à Léa Salamé comprendre les Gilets Jaunes. “Ils viennent de redécouvrir qu’ils sont importants et qu’ils existent, car c’est cette souffrance principale qui est à l’origine” a-t-il déclaré.
Et si le mouvement est aussi populaire au sein de la société, c’est d’après lui car “c’est un mouvement qui dit des choses que tout le monde pense ou a envie de penser”.
Avant, “on pouvait être pauvre et heureux, plus maintenant”
Quelles sont les raisons de la colère ? Selon lui, “Aujourd’hui, tout est payant. Moi j’ai vécu une jeunesse où on pouvait être pauvre et heureux, plus maintenant. Aujourd’hui, c’est quasiment impossible : internet, le téléphone portable, tout ça, si vous ne l’avez pas vous n’êtes plus dans la société. Or ça coûte”.
Bernard Tapie ouvre les portes des locaux d'impression de La Provence aux #giletsjaunes, mouvement qu'il souhaite voir s'organiser : "Il faut les aider parce que si ça n'existe pas, on pourrait craindre que ça recommence sous une autre forme encore plus violente" #le79inter pic.twitter.com/Jexn5Oegg0
— France Inter (@franceinter) December 19, 2018
Il résume enfin : “Et quand tu es pauvre aujourd’hui tu ne peux pas être heureux. (…) Pour être actif dans une société qui vous rend heureux, il faut de l’argent”.
Il ouvre les portes de son journal
Comment voit-il l’avenir du mouvement ? Celui qui est actionnaire principal du quotidien La Provence avance : “Ils ont besoin maintenant de s’organiser, de telle sorte qu’il y a des têtes qui incarnent la volonté collective, même s’ils ne pensent pas la même chose. (…) Il faut leur donner l’assistance. L’assistance c’est quoi ? C’est des lieux dans lesquels ils peuvent venir (…) Nous dans les rotatives on peut réunir 2.000 personnes. Je leur ai dit ‘Venez’. On n’y sera pas, on parlera pas, La Provence n’est pas du tout engagée”.
Que pense-t-il de la politique menée par le président de la République ? D’un côté, il déclare que “supprimer l’ISF n’a sûrement pas été une erreur”.
Mais de l’autre, le tacle est sévère : “Quand vous voulez faire un métier, que vous avez l’aspiration de le faire au plus haut niveau, vous pouvez ne pas avoir eu d’expérience mais entourez-vous de ceux qui ont les expériences. (…) Non, tu ne sais pas tout mon pote. Ce que tu sais c’est utile, mais il faut aussi des mecs qui sont avocats, commerçants, des mecs qui ont vécu l’action. Il faut s’entourer des gens qui ont la compétence que vous n’avez pas, pas des mecs qui se ressemblent sinon ça ne sert à rien”.