Tabac : avoir commencé à fumer jeune pourrait nuire à la santé de vos futurs enfants

Image d'illustration. Cendrier ancien et vieilles photos de familleADN
Des études récentes montrent que débuter la cigarette à un âge précoce pourrait avoir des répercussions sur la santé des enfants, augmentant leur vulnérabilité à certaines maladies et troubles liés au tabagisme parental.
Tl;dr
- Tabagisme précoce du père accélère le vieillissement des enfants.
- Risque accru de maladies liées au vieillissement.
- Aucune corrélation claire avec le tabagisme maternel.
Une étude norvégienne lève le voile sur l’héritage du tabagisme adolescent
Ce n’est qu’à la lumière de récentes recherches menées par des scientifiques de l’Université de Bergen qu’on prend la mesure d’une réalité encore peu explorée : le tabagisme chez les jeunes garçons pourrait bien laisser une empreinte invisible, mais durable, sur la santé de leurs enfants.
Présentés lors du Congrès de la Société européenne de pneumologie, ces travaux secouent les idées reçues et questionnent nos responsabilités intergénérationnelles.
Vieillissement biologique précoce : des données frappantes
En analysant les profils médicaux et génétiques de 892 personnes âgées de 7 à 50 ans, l’équipe norvégienne a révélé un constat saisissant. Les descendants dont le père avait commencé à fumer avant 15 ans présentent un vieillissement biologique dépassant leur âge réel : entre 9 et 12 mois d’avance sur l’horloge naturelle, chiffre qui grimpe à 15 mois si ces enfants deviennent eux-mêmes fumeurs.
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont eu recours aux horloges épigénétiques, des outils qui mesurent l’impact du temps en étudiant les modifications moléculaires de l’ADN. Ces altérations n’affectent pas le code génétique mais modifient son expression, influençant ainsi la santé future.
Lien entre puberté, spermatozoïdes et transmission
Alors, pourquoi cette période précise ? Les scientifiques avancent une hypothèse : lorsque le tabac est consommé durant la puberté, il perturberait le matériel épigénétique des spermatozoïdes, et ces changements se transmettraient ensuite à la génération suivante.
Ce mécanisme expliquerait que seul le tabagisme paternel précoce — et non celui entamé plus tard — soit lié à cette accélération du vieillissement. Fait notable : aucune tendance similaire n’a été repérée chez les enfants dont la mère fumait.
Des conséquences sanitaires à surveiller de près
Cette précocité dans le vieillissement cellulaire ne saurait être prise à la légère. Plusieurs études antérieures avaient déjà relié ce phénomène à un risque accru de maladies telles que le cancer, l’arthrite ou encore la démence. À ce sujet, voici les principales menaces évoquées par les experts :
- Cancers divers liés au vieillissement prématuré ;
- Troubles dégénératifs tels que l’arthrite ;
- Diminution des capacités cognitives (démence).
Comme le souligne la Dr Stamatoula Tsikrika, responsable du groupe d’experts européens sur le tabac : « Nous commençons à comprendre que les dommages causés par le tabagisme peuvent persister d’une génération à l’autre. » La portée de ces résultats rappelle combien certains choix adolescents sont loin d’être anodins.