Tabac à rouler : deux députés réclament une hausse du prix de 30%
Deux députés PS demandent à ce qu'une forte hausse du prix du tabac à rouler soit appliquée, estimant que les plus jeunes y sont particulièrement exposés.
“On peut faire 45 cigarettes avec du tabac à rouler pour le prix d’un paquet classique. Ce sont les jeunes qui profitent le plus de ces prix bas”, à expliqué au Figaro la députée socialiste Michèle Delaunay.
Avec Gérard Bapt, lui aussi député de la majorité, elle part en guerre contre le prix de ce produit dont elle dit qu’il est “la porte d’entrée des jeunes dans le tabagisme”.
Un courrier adressé à différents ministres
Les ministres des Finances, de la Santé et le secrétaire d’Etat au Budget sont tous destinataires d’une lettre qui leur a été envoyée par les deux élus. En préambule, ils rappellent quelques chiffres : “Le tabac représente une véritable hécatombe humaine et financière ; il tue 78.000 personnes chaque année en France (220 par jour !) et coûte 25,88
milliards d’Euros par an pour les seules dépenses sanitaires alors qu’en comparaison, il ne rapporte que 14 milliards de taxes”.
Rapporteurs du budget de la Sécurité sociale, les députés déposeront un amendement fiscal à la rentrée, à l’occasion du prochain projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
“Une obligation quasi-morale de faire quelque chose”
S’ils demandent une hausse significative du prix du paquet de cigarettes de 15%, c’est 30% supplémentaires qu’ils veulent voir appliqués au tabac à rouler. Car si les jeunes sont des consommateurs privilégiés, c’est d’abord à cause de l’attractivité de son prix, deux fois moins cher qu’un paquet classique, mais permettant de fumer beaucoup plus. Et il est surtout plus nocif, puisque deux fois plus de goudron, de nicotine et de monoxyde de carbone sont inhalés avec une cigarette roulée à la main.
Voilà pourquoi Mme Delaunay “demande, dans un premier temps, une harmonisation de la fiscalité. Grâce à cela, on atteindra approximativement une égalité avec le prix de la cigarette”.
De leur côté les professionnels, par la voix du président de la Confédération des buralistes Pascal Montredon, demandent à être reçus par le secrétaire d’Etat au budget au plus vite : “La hausse de la fiscalité ne fait plus baisser la consommation, mais augmenter le marché parallèle”, affirme-t-il.