La campagne choc du gouvernement contre le djihadisme
Le gouvernement a mis en ligne un site et une vidéo destinés à lutter contre le terrorisme et la propagande pro-djihad sur Internet.
Mercredi, le gouvernement a mis en ligne un nouveau site, nommé Stop-djihadisme et destiné à « agir contre la menace terroriste », comme on peut le lire sur la page d’accueil.
Dès l’accès à ce site, l’internaute est accueilli par une vidéo, laquelle démontre la facilité éventuelle avec laquelle un jeune peut être embrigadé pour une cause.
La vidéo anti-djihad mise en ligne par le gouvernement
Au début de la vidéo (interdite aux moins de 12 ans), on voit des messages en faveur du djihad publiés sur Facebook défiler sur un écran d’ordinateur. Puis, le début d’une conversation privée incitative (les fautes d’orthographe sont d’origine): « Salut, Cool les trucs que tu like, ça t’intéresse ce ki se passe au Cham en ce moment ? si ta des questions hésite pas, la vérité elle est la bas, c’est maintenant qu’il faut partir ! si tu veux plus d’infos tu me donnes ton num j’ai des amis la bas ki se battent jte met en contact ».
Puis, le langage des recruteurs au djihad est mis en avant, par exemple : « Ils te disent : ‘Sacrifie-toi à nos côtés, tu défendras une juste cause' ». Ce à quoi le gouvernement répond : « En réalité : tu découvriras l’enfer sur terre et mourras seul, loin de chez toi ». Et ainsi de suite. Après un dernier message de mise en garde, le mot-clé #StopDjihadisme apparaît, lequel est déjà bien placé dans les trending topics sur Twitter.
Une vidéo inspirée des Etats-Unis
Il y a de cela quelques jours, Manuel Valls avait justifié la création de ce site en indiquant que les réseaux sociaux étaient « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte ».
La vidéo puise son inspiration dans les techniques de dissuasion utilisées aux Etats-Unis. En septembre dernier, la campagne Think Again, Turn Away (« réflechissez bien, faites demi-tour ») montrait le même type d’images chocs avec des avertissements du type « Le voyage ne vous coûtera pas cher, puisque vous n’aurez pas besoin de billet retour ». Mais, comme le relevait le site Arrêts sur Images à la même époque, un journaliste spécialisé dans le djihad pointait un possible effet contraire, étant donné que « ces images constituent justement un élément moteur dans la motivation des candidats ».