Le Stilnox, un somnifère à la prescription bientôt mieux encadrée
Plus connu sous le nom de Stilnox, le zolpidem est un sédatif-hypnotique ordonné en cas d'insomnie sévère. Sa prescription va bientôt faire l'objet d'un accès restreint.
Le Stilnox est régulièrement prescrit, par exemple, pour corriger les effets du décalage horaire après un vol long courrier. Depuis 1993, ce somnifère est sous surveillance après que de nombreux cas de dépendance ont été observés.
A partir du 10 avril de cette année, les professionnels de santé auront à rédiger une « ordonnance sécurisée » afin de contrer les abus.
Un traitement presque classé comme stupéfiant
A ce jour, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) précise que le zolpidem est « le plus couramment prescrit comme hypnotique » en cas de « troubles sévères du sommeil en cas d’insomnie occasionnelle ou transitoire ». Mais dans quelques semaines, c’est une partie de la réglementation liée aux stupéfiants qui lui sera appliquée.
Ainsi, les médecins auront à rédiger une « ordonnance sécurisée » sur un papier contenant un filigrane. L’objectif ? Supprimer la possibilité de photocopier le document. De plus, le support devra comporter, et « en toutes lettres », le nombre de comprimés et de prises. Enfin, une nouvelle ordonnance ne pourra être rédigée pendant la période déjà couverte par une précédente ordonnance, excepté si le médecin en fait mention.
Un usage souvent détourné
En 2012, l’Ansm estime que ce sont 22 millions de boîtes de cette molécule, sous le nom commercial de Stilnox ou ses nombreux génériques, qui ont été vendues dans notre seul pays. Au-delà de l’effet relaxant du produit, certaines personnes toxicomanes coupent l’héroïne avec du zolpidem pour, rapporte Le Monde, « amortir l’inconfort de la descente ».
L’objectif est ici clairement de diminuer la prise de ce traitement. En 2014 déjà, une autre institution, la Haute autorité de santé (HAS), indiquait qu’« au-delà de 28 jours, l’efficacité est incertaine, les risques d’effets délétères augmentent (somnolence diurne, troubles de la mémoire, chutes, accidents…) ainsi que celui de dépendance ».