Bégaiement : des souris génétiquement modifiées pour mieux le comprendre
En utilisant des souris transgéniques, des scientifiques américains ont confirmé que le bégaiement pouvait provenir d’un gène spécifique. Le trouble du langage touche 1% de la population mondiale adulte.
Comprendre les mécanismes du bégaiement. Voici l’ambition des chercheurs américains de l’université Washington à Saint-Louis (Missouri, États-Unis) et des Instituts nationaux de la santé (NIH).
Pour tenter d’identifier les causes de ce syndrome qui touche plus de 600.000 personnes en France, ces scientifiques ont créé une espèce de souris génétiquement modifiées qu’ils ont dotées du “gène” du bégaiement.
Des souris bègues pour comprendre le syndrome
Pour leur recherche, les chercheurs se sont basés sur la découverte du gène « Gnptab », découvert au début des années 2000 et identifié comme potentiellement responsable du bégaiement.
Ils ont alors créé des souris porteuses de ce gène afin de vérifier si ces dernières développaient les symptômes du bégaiement. Il se trouve que les petits souriceaux bègues, quand ils sont éloignés de leur mère, prennent de plus longues pauses entre leurs cris. Le résultat est concluant puisque les souris porteuses de Gnptab ont développé un syndrome de bégaiement. Si les résultats sont encore à affiner, ils permettraient de confirmer leur postulat de départ qui veut que le bégaiement soit finalement dû à une anomalie génétique, et non pas un désordre psychologique comme on pouvait le croire jusqu’alors.
Bégaiement : une voie pour des traitements plus efficaces
En effet, pendant de nombreuses années, le bégaiement était identifié par les spécialistes comme un trouble psychologique, souvent déclenché par un traumatisme important. Les traitements actuels consistent donc pour la plupart à des thérapies comportementales et cognitives pour limiter le bégaiement.
Si l’implication du gène Gnptab venait à être confirmée, il serait alors possible de développer des traitements médicamenteux qui pourraient alors cibler très précisément les causes du bégaiement et à terme, le traiter de manière bien plus efficace. C’est d’ailleurs la prochaine étape de cette étude que vous pouvez retrouver sur le site de la revue Current Biology.