Sexe : les femmes moins satisfaites avec l’âge, en partie car moins confiantes en elles
Si le recul de la satisfaction sexuelle chez la femme pouvait jusqu'ici s'expliquer par les conséquences psychologiques de la ménopause, une nouvelle étude tend à ajouter des facteurs d'ordre psychosocial à l'équation.
La ménopause, s’opérant généralement dans la quarantaine voire la cinquantaine d’une femme, se traduit par l’apparition de bouffées de chaleur, de troubles du sommeil et aussi d’une sécheresse vaginale. Une période également marquée par des rapports sexuels moins fréquents.
Pourquoi Docteur ? rappelle qu’une étude parue en 2015 dans la revue Endocrinology & Metabolism Clinics of North America révélait que “le dysfonctionnement sexuel [augmentait] avec l’âge et [était] très prévalent chez les femmes ménopausées”. D’autres observations avaient permis de mettre en exergue une sensible progression d’un dysfonctionnent sexuel entre la pré-ménopause et la post-ménopause.
Insatisfaction sexuelle des femmes : les facteurs psychosociaux en avant
Dans le détail, ce sont la sécheresse vaginale évoquée plus haut et les baisses des taux d’œstrogènes qui peuvent rendre les rapports sexuels moins agréables pour la femme. Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université du Sussex à Brighton, de l’University College London (Royaume-Uni) et de l’Université de New South Wales à Sydney (Australie) pointe d’autres facteurs jusqu’ici peu mis en avant : l’image que l’on se fait de soi et la confiance intérieure, le stress ou encore les changements d’humeur.
Pour parvenir à ce constat, ces chercheurs se sont appuyés sur les données de 4.418 femmes de 64 ans d’âge moyen et participant à l’essai UK Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening (UKCTOCS). Dans un premier temps, plus ou moins 50% de ces femmes disaient avoir une vie sexuelle active.
3% des sexagénaires ménopausées ont une activité sexuelle positive
Ces volontaires ont par la suite témoigné de rapports sexuels moins nombreux et plus douloureux. La principale raison de la diminution de tels rapports réside dans l’absence de partenaire. Viennent l’état de santé de ce dernier, son dysfonctionnement sexuel, l’état physique de la femme, les symptômes de la ménopause et les traitements médicamenteux.
Un certain nombre de femmes ont mentionné des facteurs psychosociaux pour expliquer la baisse de leur libido. Seules 3% ont assuré connaître des relations sexuelles globalement positives.
Les auteurs de ces travaux estiment qu’au niveau médical, “les difficultés sexuelles sont souvent sous-déclarées, sous-reconnues et sous-traitées”. Et d’inviter les praticiens à discuter avec leurs patientes ménopausées de manière à réduire leurs difficultés sur le plan sexuel.