Seine-Saint-Denis : des dons de RTT refusés pour la femme d’un brigadier atteinte de leucémie
Alors que ses collègues étaient disposés à lui offrir leurs RTT pour sa femme atteinte d'une leucémie, un brigadier de Bondy ne peut cependant pas bénéficier de ces dons en raison d'une loi qui ne prévoit pas son cas.
La femme d’un brigadier de Bondy (Seine-Saint-Denis) souffre d’une leucémie aiguë nécessitant une importante prise en charge, comprenant un traitement lourd et de régulières hospitalisations. Dans un élan de solidarité, les collègues de ce brigadier avaient décidé de lui offrir leurs jours de RTT dans le cadre de la loi sur la cession de jours de congés.
Il s’avère toutefois que le texte, promulgué en 2014, ne prévoit pas le cas de figure présent. Cette loi permet ainsi à un salarié de “renoncer, avec l’accord de l’employeur, à des jours de repos au bénéfice d’un autre salarié de l’entreprise ayant la charge d’un enfant âgé de moins de 20 ans, atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident rendant indispensable une présence soutenue”.
Dons de RTT refusés, la femme malade n’est pas une enfant
On comprend donc que le texte ne prend en compte que la situation où un jeune enfant est la personne nécessitant cette “présence soutenue”. Ce qui avait d’ailleurs permis, en fin d’année dernière, à des salariés de l’enseigne Mr. Bricolage d’offrir 330 jours de congé à un collègue dont la fille était elle aussi atteinte d’une leucémie.
Un syndicat de police demande “une extension de droits”
Auprès du Parisien, un délégué départemental UNSa-Police 93 appelle à ce que ce texte puisse également s’appliquer au conjoint d’un travailleur : “Nous demandons qu’il [NDLR : le collègue] bénéficie d’une extension des droits. À cause de cette réglementation trop restrictive, notre collègue va devoir se mettre en arrêt maladie et perdra certaines primes”.
Si jamais les collègues du brigadier obtenaient gain de cause, celui-ci pourrait obtenir 540 jours de congés. Le délégué ajoute par ailleurs que “nous en sommes à plus d’une centaine de policiers qui sont prêts à donner des jours de congé. Certains nous envoient des propositions de dons du sud de la France, de Nantes… “ Il apparaît enfin, dixit un policier, que “même la patronne a émis un avis favorable”.