Sécurité routière : Les systèmes d’aides à la conduite pointés du doigt
Selon une récente étude, les conducteurs ne sont pas assez formés aux nouveaux systèmes d’aides à la conduite qui peuvent engendrer des comportements dangereux.
Plus le temps avance, et plus nos véhicules gagnent en autonomie grâce aux nombreux systèmes d’aide à la conduite inventés par les grands constructeurs. Après l’ABS, l’ESP ou encore la caméra de recul, ces technologies vont désormais bien plus loin puisqu’il est possible de parcourir de nombreux kilomètres sans avoir à toucher le volant grâce au régulateur adaptatif ou l’aide au maintien dans les voies.
Pourtant, selon une récente étude, il semblerait que ces aides induiraient des comportements à risque chez des conducteurs en manque d’attention.
Test de vigilance
L’étude en question a été réalisée par le Centre d’investigations Neurocognitives et Neurophysiologiques (Ci2N) de l’Université de Strasbourg en collaboration avec le CNRS pour le compte des fondations Vinci Autoroutes et MAIF.
Menée auprès de 60 conducteurs, elle permettait de vérifier si les aides à la conduite citées plus haut (régulateur adaptatif et aide au maintien dans les voies) pouvaient entraîner des comportements à risque chez les conducteurs.
Pour cela, 60 personnes de différentes tranches d’âge ont été soumis à un test de conduite sur autoroute, aidé par ces aides. Pendant le trajet, deux évènements imprévus avaient été programmés par les chercheurs. Le premier évènement consistait en un changement de voie brutal d’un camion circulant devant la voiture à cause de travaux. Le deuxième provoquait une désactivation automatique des aides à la conduite par la voiture en plein virage.
Réaction trop tardive
Dans les deux cas, les temps de réaction des conducteurs étaient bien plus longs que la normale. Il a en effet fallu 2,2 secondes en moyenne aux « cobayes » pour réagir contre 1,5 seconde maximum en temps normal. Si cela paraît peu, dans les faits, il faudra 67 mètres de plus pour s’arrêter à une voiture qui roule à 110 km/h.
Cette baisse du temps de réaction n’est pas le seul danger, car sur le premier évènement, 35 % des conducteurs ont touché des plots et 10 % d’entre eux ont percuté le fourgon d’intervention de la société d’autoroute qui avait été placé dans la zone de travaux du simulateur.
Les chercheurs ont aussi constaté que le temps de reprise en main du véhicule après la désactivation des aides était de 4,5 secondes en moyenne (jusqu’à 6 secondes chez les conducteurs les plus âgés), ce qui laisse le temps à la voiture de faire un gros écart sur une autre voie. Pour finir, les assistances engendrent une hausse de la somnolence.
Pour les responsables de l’étude, ces résultats montrent que si les aides à la conduite peuvent se montrer très efficaces, elle engendre un gros temps de réaction chez le conducteur dont le cerveau doit se mettre en condition pour reprendre le véhicule en main. Ces derniers préconisent une formation à ces outils afin d’éviter toute réaction inappropriée du conducteur lorsqu’une situation délicate se présente.