Sécurité routière : le gouvernement épinglé par un rapport
Un rapport d’audit de la sécurité routière dénonce le manque de volonté politique alors que le nombre de morts sur les routes a augmenté de 3,7 % l’an dernier.
En cette période de vacance scolaire, marteler les messages de préventions de la sécurité routière devrait constituer l’une des priorités du gouvernement. Mais selon un rapport rendu public dans le journal du Dimanche du 9 août 2015, il semblerait que le gouvernement soit directement responsable de l’augmentation de la mortalité sur les routes françaises en 2014.
Un rapport commandé par Manuel Valls
+3,7 % de mort sur les routes, voici les chiffres catastrophiques de la sécurité routière pour l’année 2014. Selon le rapport d’audit de la sécurité routière réalisé par une haut fonctionnaire de l’inspection générale de l’administration (IGA), cette hausse du nombre d’accidents mortels est directement imputable aux responsables politiques.
Ce dernier dénonce la baisse des efforts effectués en matière de sécurité routière ainsi qu’un manque flagrant de vision sur le long terme. L’expert déplore que « le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’État. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’État, la responsabilité est diluée. »
Vers une nouvelle hausse en 2015
Dans un communiqué publié à la suite de la parution de ce rapport Jehanne Collard, avocate des victimes de la route, s’inquiète de « Ce gouvernement qui se désintéresse totalement de ce sujet, ce n’est plus moi et les associations qui l’affirmons désormais, c’est un rapport officiel de l’administration, commandé par le gouvernement et enterré au vu de ses conclusions ».
Le rapport avance bien entendu plusieurs mesures pour inverser cette hausse de la mortalité dont certaines ont d’ores et déjà été annoncées par Bernard Cazeneuve. La lutte contre les addictions au volant, la poursuite des délinquants multirécidivistes, la mise en place de plus d’actions de prévention à destination des 16-24 ans et une meilleure prise en compte des blessés font partie des pistes évoquées. La situation est alarmante, car pour les 6 premiers mois de 2015, la mortalité est en hausse de 0,8 % sur les routes de France.