Royaume-Uni : des écureuils roux pourraient porter la lèpre du Moyen Âge
Une équipe de chercheurs internationale révèle que les écureuils roux britanniques peuvent être porteurs de la lèpre, avec notamment la découverte d'une souche similaire à celle d'un lépreux ayant vécu au Moyen Âge.
En fin d’année dernière, il était question de 176.176 personnes touchées par la lèpre au sein de 138 pays, ceux compris dans les six régions de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Non traitée, cette maladie chronique peut conduire à des lésions progressives et permanentes aux niveaux de la peau, des nerfs, des membres et des yeux.
Jusqu’à il y a encore tout récemment, la lèpre était considérée comme ne ciblant que les êtres humains et plusieurs espèces de tatou, comme le rapporte Pourquoi Docteur ?. Une liste à laquelle il va vraisemblablement falloir ajouter les écureuils roux du Royaume-Uni.
Lèpre : 2 types de bactéries découverts chez des écureuils roux
Une équipe de chercheurs internationale a ainsi découvert que ces rongeurs renfermaient en eux deux types de bactéries provoquant la lèpre. Les résultats de leur étude, menée par le professeur Anna Meredith de l’Université d’Édimbourg, viennent de paraître dans la revue scientifique Science.
La première de ces bactéries, répondant au nom de Mycobacterium leprae, a été repérée chez des écureuils de l’île de Brownsea (sud de l’Angleterre). La particularité de cette souche réside dans ses fortes similarités avec la souche découverte dans un squelette d’un lépreux enterré à Winchester au cœur du Moyen Âge.
Un ancêtre commun de 27.000 ans
La seconde souche, M. Lepromatosis, a quant à elle été décelée chez des écureuils vivants dans le reste du Royaume-uni et de l’Irlande. Une souche datant de 2008 et dont la maladie liée s’observe notamment au Mexique et dans les Caraïbes. On apprend de même qu’en comparant la première souche avec une seconde de deux personnes originaires du Mexique, les chercheurs leur ont découvert un ancêtre commun datant de 27.000 ans.
Les auteurs de ces travaux estiment donc que les animaux pourraient constituer des réceptacles pour les bactéries de la lèpre, dont l’OMS rappelle qu’elle n’est que relativement contagieuse, se transmettant “par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale, lors de contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté et non traité“.