Robert Redford est mort : le cinéma perd son gentleman rebelle

Image d'illustration. Robert RedfordTouchstone Pictures / PR-ADN
Hollywood pleure la disparition de Robert Redford, légende du grand écran et pionnier du cinéma indépendant.
Tl;dr
- L’acteur et réalisateur américain Robert Redford est décédé à l’âge de 89 ans.
- Légende d’Hollywood, il a marqué le cinéma par des rôles mémorables et audacieux tout au long de sa carrière.
- Fondateur du Sundance Institute et Sundance Film Festival, Robert Redford laisse un héritage durable en ayant façonné le cinéma indépendant moderne.
Hollywood perd une légende discrète
Les premières lueurs du 16 septembre ont plongé le monde du cinéma dans la stupeur : la disparition de Robert Redford, à l’âge de 89 ans, a été confirmée depuis son domicile de l’Utah. Figure centrale d’Hollywood, l’acteur laisse derrière lui une carrière d’une rare amplitude. La nouvelle, relayée par le New York Times après l’annonce officielle de Cindi Berger (agence Rogers & Cowan PMK), précise que Redford s’est éteint paisiblement dans son sommeil, sans qu’une cause précise ne soit avancée.
D’un cow-boy de série à figure incontournable du grand écran
Né à Santa Monica, Charles Robert Redford Jr. avait débuté modestement devant les caméras de séries télévisées telles que Maverick, The Deputy, ou encore dans des épisodes cultes comme ceux de The Twilight Zone. Pourtant, dès ses premiers pas au cinéma en 1962 avec War Hunt, sa présence s’impose. Quelques années plus tard, il partage l’affiche avec des monstres sacrés — Marlon Brando et Jane Fonda dans The Chase, mais c’est surtout en 1969, grâce à Butch Cassidy and the Sundance Kid, qu’il accède à un statut iconique. Ce film, quadruple oscarisé, donnera plus tard son nom à l’un des projets les plus chers de Robert Redford.
L’étoffe d’un mythe : entre rôles sombres et engagement pour le cinéma indépendant
La trajectoire de Robert Redford se dessine ensuite autour de choix audacieux. Après avoir frôlé l’Oscar du meilleur acteur pour The Sting, il s’oriente vers des thrillers politiques tels que Three Days of the Condor ou All the President’s Men, œuvres devenues références d’un genre nouveau dans les années 1970. S’il multiplie ensuite les registres – aventurier solitaire dans Jeremiah Johnson, incarnation du célèbre Gatsby –, c’est bien sa palette dramatique qui marque les esprits.
Mais peut-être son héritage le plus durable tient-il à la création du mythique Sundance Institute. En relançant un festival alors méconnu à Park City sous le nom de Sundance Film Festival, il offre une tribune inédite au cinéma indépendant américain. De futurs grands noms — citons entre autres : Steven Soderbergh, Quentin Tarantino et Ava DuVernay — y feront leurs premières armes sous son regard bienveillant.
D’une dernière apparition aux adieux d’Hollywood
Même passé le cap des années 2000, Robert Redford ne s’est jamais effacé des écrans ou des plateaux. Il croise notamment la route de Brad Pitt dans Spy Game et dirige Will Smith pour The Legend of Bagger Vance. Mais c’est probablement sa participation inattendue au sein du Marvel Cinematic Universe (MCU), incarnant Alexander Pierce dans Captain America: The Winter Soldier, puis lors d’un bref retour dans Avengers: Endgame, qui aura permis à une nouvelle génération d’associer son visage à celui du pouvoir trouble et charismatique.
La disparition de ce géant du cinéma rappelle combien son influence aura transcendé les modes, alliant audace artistique et engagement indéfectible pour les voix émergentes du septième art.