Résidus de médicaments : des risques certains pour la santé ?
À l'occasion d'un congrès international s'étant récemment tenu à Paris, des scientifiques se sont notamment montrés rassurants quant à l'impact sur la santé des résidus de médicaments présents dans l'environnement.
Les résidus de médicaments présents dans l’environnement revêtent-ils un risque plus ou moins prononcé pour la santé ? Une interrogation à laquelle ont tenté de répondre quelque 300 scientifiques récemment réunis à Paris pour la tenue du premier congrès international sur le sujet.
Cité par Pourquoi Docteur ?, le biologiste et chimiste Yves Levi, en charge du groupe “santé publique – environnement” à l’Université Paris Sud, a déclaré vendredi qu’il était nécessaire de n’éluder aucun point tout en refusant de se laisser aller à une quelconque panique : “Il faut traiter le problème avec intelligence, sans affoler ni nier. Entre ceux qui disent ‘circulez, il n’y a rien à voir’ et les autres qui expliquent qu’on va tous mourir… Il y a une autre voie à trouver”.
Santé : un impact des résidus médicamenteux difficile à juger
Pendant ce congrès, les scientifiques sont ainsi revenus jusqu’en 1976, année où des résidus médicamenteux ont été décelés pour la première fois dans l’eau aux États-Unis, pour retracer l’ensemble des découvertes et analyses faites depuis sur la question.
Et si une contamination du milieu aquatique apparaissait déjà évidente, ce n’était en revanche pas le cas quant à l’impact de ces résidus sur la santé. Et ce en raison du fait que l’être humain et les espèces animales sont affectés par différents polluants, rendant ainsi compliquée la mise en évidence d’une responsabilité seule de l’eau.
Un risque actuellement “négligeable”
L’Académie de pharmacie, organisatrice de ce congrès international, a cependant fait savoir dans un communiqué que “certains médicaments sont présents dans l’environnement à des concentrations parfois identiques à celles de certains autres polluants jugés plus classiques, comme les produits phytosanitaire ou les hydrocarbures, avec des conséquences sanitaires et environnementales dont la gravité n’est pas encore perçue à sa juste valeur”.
Et Yves Levi de s’être voulu relativement rassurant sur ce risque sanitaire : “Les concentrations enregistrées dans les pays riches qui disposent d’usines d’épuration sont très faibles. Le risque est actuellement considéré comme négligeable, mais il y a un gros volet d’incertitudes autour de cela”.