Radars : 700 millions d’euros de contraventions impayées en 2016
La Cour des compte demande une refonte du système de recouvrement des amendes pour excès de vitesse.
Alors que les radars se préparent à une grosse augmentation de leur charge de travail avec l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, la Cour des comptes pointe du doigt un gros manque à gagner pour l’État.
Alors que le nombre de flashs ne cesse de grimper sur les routes françaises, de nombreux contrevenants passent encore au travers des amendes à cause de nombreux dysfonctionnements.
700 millions manquent à l’appel
C’est sur son site internet officiel que la Cour des comptes a publié son rapport mettant en avant les insuffisances du système de traitement des amendes. Si les radars ont rapporté 1,8 milliard d’euros à l’État en 2016, ils pourraient engranger 700 millions d’euros de plus. Bon nombre des 2,4 milliards de PV pour excès de vitesse envoyé n’ont donc pas été payés.
La Cour des comptes pointe plusieurs problèmes. Le premier concerne le manque de fiabilité des radars qui, dans certaines situations, ne permettent pas d’identifier clairement le contrevenant. Entre des photos trop floues pour lire les plaques ou la présence de plusieurs véhicules sur l’image, 25 % des PV ne peuvent être exploités.
Beaucoup de mauvais payeurs
Deuxième point remonté par les Sages de la rue Cambon, la hausse du nombre d’amendes qui ne sont pas payées. Ainsi, en 2016, 30 % des PV n’ont pas été réglés par les fautifs. Si certains automobilistes sont déjà débiteurs vis-à-vis de l’État et ne peuvent pas payer leurs nouvelles contraventions, le problème vient également de l’organisation défaillante de l’administration. Entre logiciel vétuste et manque de moyens au niveau du personnel, les freins sont nombreux.
La Cour des comptes indique attendre de meilleurs résultats grâce à l’amélioration des radars annoncée par l’État. Aussi, elle demande à ce qu’une démarche « personnalisée » de recouvrement soit mise en place à l’encontre des mauvais payeurs.
En réponse à ce rapport, le ministère de l’Intérieur a tenu à rappeler que l’objectif en matière de sécurité routière était de réduire le nombre d’accidents sur les routes avant d’engranger plus de recettes.