Rachida Dati : la France est “au degré zéro de la déradicalisation”
La députée européenne Les Républicains Rachida Dati a signifié dans une récente interview qu'à son sens, la France est encore loin de lutter efficacement contre la déradicalisation.
Rachida Dati, actuellement députée européenne Les Républicains (LR) et anciennement garde des Sceaux, a récemment signifié que le combat contre la radicalisation tel que celui mené par le gouvernement français ne peut prétendre à une réelle efficacité.
En début de semaine, la candidate à la primaire à droite LR Nathalie Kosciusko-Morizet avait émis la proposition d’une peine de prison à perpétuité pour les individus reconnus coupables d’actes terroristes. Le Premier ministre Manuel sera apparu relativement séduit par l’idée, au contraire du porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Coupables de terrorisme : Rachida Dati opposée à la proposition de NKM
Dans un entretien accordé au JDD.fr, Rachida Dati estime quant à elle que l’application de cette mesure pourrait rendre les condamnés “ingérables et incontrôlables prêts à tout à l’intérieur de la prison, mais aussi avec un impact à l’extérieur de la prison”. Et d’évoquer l’irresponsabilité des partisans de cette proposition : “Ceux qui proposent cela méconnaissent notre tradition juridique et judiciaire et, surtout, ne pensent pas au personnel pénitentiaire qui sera véritablement en danger”.
En réponse à ce projet, la député européenne suggère “une peine de réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de trente ans, voire de quarante ans, complétée par la rétention de sûreté”. Une rétention que l’on doit d’ailleurs à Mme Dati dans une loi datée du 25 février 2008.
Déradicalisation : la problématique d’un “manque d’experts”
L’ex-garde des Sceaux a également déclaré considérer la France “au degré zéro de la déradicalisation”, et de poursuivre en indiquant que, selon elle, “toutes les annonces de création de centres de déradicalisation sont un leurre”. Rachida Dati fait ainsi allusion au caractère opaque de cette lutte : “On ignore le statut, le lieu, l’objectif de ces centres, et quels seront les acteurs en charge du programme de déradicalisation”.
Pour l’ancienne ministre de la Justice, “la faille n’est pas le manque d’informations ou de renseignements, c’est le manque d’experts pour les analyser et permettre des interpellations pour éviter le pire”.