Quand un manuel scolaire fait des fautes de conjugaison
Un enseignant a repéré qu'une conjugaison erronée du verbe voir se trouvait dans un manuel de français destiné aux élèves de 4e. L'éditeur de l'ouvrage ne souhaite cependant pas corriger cette série de fautes.
L’erreur est humaine, mais on pardonne moins à des écrits censés garantir une information correcte de tout temps. Les manuels scolaires, et particulièrement ceux délivrant les bases d’un apprentissage, sont ainsi des ouvrages où l’on ne saurait y trouver de grossières fautes sous peine d’inculquer un savoir erroné à des lecteurs pas totalement formés.
Mon Cahier de Français 4e, publié aux éditions Magnard (filiale éducation d’Albin Michel) et appartenant, selon ces derniers, à “la collection plébiscitée par les enseignants”, renferme pourtant une bourde d’importance. Florence Benichou, directrice des relations scolaires de Magnard, explique que cette erreur leur a été rapportée par un enseignant à la rentrée.
“Je vus, tu vus, il/elle vut” : l’erreur de conjugaison d’un manuel de français renouvelé
Sur la page comportant différentes conjugaisons du verbe voir, la partie réservée au passé simple indique ainsi “je vus, tu vus, il/elle vut” au lieu de “je vis, tu vis, il/elle vit”. BFMTV.COM, citant l’éditeur, ajoute que la collection a été “entièrement renouvelée en 2015”, expliquant ainsi en partie que cette erreur n’ait été relevée que récemment. Dans le même temps, Mme Benichou ne s’explique pas comment cette série de fautes a pu échapper aux correcteurs.
Pas de rappel des ouvrages ni de correctif de prévus
Les éditions Magnard n’ont cependant pas affiché l’intention de rappeler les manuels renfermant cette erreur ni d’apporter un correctif. La raison invoquée, l’apparente impossibilité de connaître la localisation des ouvrages en question pour informer leurs possesseurs de la situation. Pour plus ou moins remédier au problème, il conviendrait ainsi de patienter jusqu’à environ un an, soit le temps que le stock actuel ne s’écoule selon l’éditeur. Pour Pierre Lagrue, membre du syndicat de correcteurs (SDC) et ex-directeur du service correction de l’encyclopédie Universalis, “ce livre a tout simplement été mal relu, les éditeurs rognent de plus en plus sur les frais de correction”. Le ministère de l’Éducation nationale se contentant quant à lui de rappeler que sa responsabilité ne concerne que des recommandations quant au respect des programmes officiels.