Pyrénées-Orientales : le musée Étienne Terrus découvre que plus de la moitié de ses toiles sont fausses
C'est lors des travaux de rénovation du musée Étienne Terrus d'Elne, dans les Pyrénées-Orientales, qu'un historien puis des personnalités du monde culturel se sont aperçus que plus de la moitié des tableaux du site étaient en fait des faux.
C’est vendredi matin que le musée Étienne Terrus d’Elne, dans les Pyrénées-Orientales, a rouvert ses portes. Il apparaît pourtant désormais que plus de 50% des tableaux exposés au sein de ce site culturel sont des faux. C’est lors des travaux de rénovation du musée que l’historien d’art Eric Forcada est interpellé par un certain nombre de toiles.
Pour lui, la paternité de ces œuvres, attribuée à Étienne Terrus (1857-1922), pourrait bien être remise en question. Une commission, comprenant des personnalités du monde culturel, est ensuite réunie, avant de confirmer que 82 tableaux du musée n’ont en fait jamais été peints par l’artiste.
Faux tableaux au musée Terrus : « inacceptable » pour les visiteurs selon le maire d’Elne
Un préjudice d’abord matériel, puisque ces 82 toiles représentent en effet plus de la moitié du contenu exposé au musée Étienne Terrus, rapporte France Bleu Roussillon. Ensuite financier car on estime que le site a perdu là 160.000 euros.
Pendant une vingtaine d’années, jusqu’en 2010, la municipalité a ainsi notamment acheté peintures, dessins et aquarelles, sans se douter qu’elle mettait la main sur des œuvres n’étant pas forcément nées du pinceau d’Étienne Terrus. Pour le maire d’Elne Yves Barniol, la situation est difficile à accepter vis-à-vis des visiteurs du lieu : « Je me mets à la place de toutes les personnes qui sont venues visiter le musée, qui ont vu des œuvres fausses, qui ont pris un ticket d’entrée, quel que soit le prix. C’est inacceptable. J’espère que nous arriverons à trouver les responsables ».
La ville a notamment déposé plainte pour escroquerie
La ville d’Elne a depuis déposé plainte pour faux, usage de faux, contrefaçons et escroquerie. La gendarmerie des Pyrénées-Orientales a été chargée de l’enquête s’articulant autour d’un vaste trafic d’œuvres d’art. Il se pourrait d’ailleurs qu’Étienne Terrus ne soit pas le seul artiste aux toiles contrefaites par les auteurs de ce trafic.