Prisons : 1 Français sur 2 estime que les détenus sont “trop bien traités”
D'après une étude de la Fondation Jean-Jaurès menée conjointement avec l'Ifop, 50% de la population française estime que les détenus sont "trop bien traités". Une grande partie des sondés voient ainsi avant tout la prison comme un lieu de punition.
Les prisons françaises seraient-elles devenues des lieux trop accueillants pour leurs détenus ? Une interrogation que l’on serait en droit de se poser suite aux résultats d’une étude menée conjointement par la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop.
A été interrogé en ligne, les 27 et 28 mars derniers, un échantillon de 1.013 personnes représentatif de la population française majeure. L’enseignement le plus éloquent de ce sondage, rapporté par nos confrères de Franceinfo, est celui d’une hausse significative de Français estimant que les détenus sont “trop bien traités” dans les prisons françaises.
Depuis 2000, les Français sont 32% de plus à juger les prisons trop accueillantes
Ainsi, alors qu’en 2000, un sondage CSA réalisé pour le compte de Libération avait révélé que 18% des Français jugeaient les prisons trop confortables à leur goût, aujourd’hui, ils sont 50% à nourrir cette pensée.
“Pour une grande partie de la population, la prison est vue comme un lieu qui doit être synonyme de souffrance et de punition”, tel est le constat dressé par Chloé Morin, directrice de l’Observatoire de l’opinion à la Fondation Jean Jaurès.
Une proportion moindre les voit comme un lieu préparant à la réinsertion
La directrice, qui a conduit l’enquête avec le député LREM des Hauts-de-Seine Adrien Taquet, ajoute qu’“une large part de l’opinion considère qu’il ne faut pas seulement que les détenus soient mis à part de la société : il faut, en plus, que leur quotidien soit dur”.
49% des Français interrogés considèrent que la prison doit en premier lieu “priver de liberté”, un avis exprimé en 2000 par 21% des sondés. Et si, il y a dix-huit, 72% de la population voyait avant tout la prison comme un lieu préparant à la réinsertion, cette opinion concerne aujourd’hui une proportion de moins d’un Français sur deux (45%).
Au sommet des difficultés pénitentiaires telles que ressenties par les Français, on trouve la surpopulation carcérale (79%) et l’attitude des détenus (41%), alors qu’en 2000, la seconde position était occupée par l’état des lieux.