Primes d’objectifs en hausse pour 89.000 médecins en 2014
4.200 euros, c'est la somme moyenne que quelque 89.000 médecins vont recevoir au titre de la prime d'objectifs, un dispositif visant à inciter les médecins libéraux à améliorer leurs prescriptions.
La Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) existe depuis 2012. De quoi s’agit-il ? Les primes d’objectifs ont été instituées par l’Assurance maladie pour encourager les médecins à améliorer leurs prescriptions au regard de critère de santé publique bien précis.
Jusqu’à 6.200 euros de primes d’objectifs pour les médecins généralistes
4.200 euros en moyenne donc pour les professionnels de santé, et jusqu’à 6.200 euros pour 51.526 généralistes perçus au titre de l’exercice 2014. Soit 9% de plus qu’en 2013. Que peut-on déduire de ces chiffrés publiés aujourd’hui par l’Assurance maladie ? Que les médecins prescrivent mieux, mais aussi suivent mieux certains patients et leur affection.
Cette hausse, pour un total de primes de 376 millions d’euros, l’Assurance maladie la considère comme une « évolution positive des indicateurs de santé publique, d’efficience et de modernisation du cabinet ».
Diabète mieux suivi, antibiotiques moins prescrits
A titre d’exemple, les antibiotiques, dont la réduction de la consommation chez les adultes est un indicateur important, ont vu leur prescriptions chuter, tout comme celles de benzodiazépines chez les patients de plus de 65 ans. Autre amélioration, celle concernant le suivi des malades atteints de diabète avec un nombre de dosages sanguins plus important.
En revanche, côté vaccination contre la grippe et dépistage du cancer du col de l’utérus, l’Assurance maladie note une régression. Ces résultats moindres « s’avèrent insatisfaisants au regard des enjeux de santé publique, notamment pour réduire la mortalité et la morbidité liées aux cancers féminins et aux maladies infectieuses », indique-t-elle.
Le quotidien Ouest-France rapporte les propos du Dr Claude Leicher, président du premier syndicat de médecins généralistes MG-France à ce propos : » C’est de plus en plus difficile d’inciter les patients » à la vaccination ou au frottis vaginal. S’il reconnaît que la santé publique a tout à gagner à garder le dispositif ROSP, il recommande que d’autres indicateurs soient mis en place, comme ceux liés au tabac. Concernant cette rémunération supplémentaire du médecin, rappelle le Dr Leicher, « c’est la reconnaissance d’un travail fourni, en plus du motif pour lequel le patient vient consulter ».