Daniel Cohn-Bendit ne croit plus à la possibilité d’une primaire à gauche
L'ancien député européen Daniel Cohn-Bendit estime qu'en raison des difficultés à faire adopter une position commune entre les partis concernées, une primaire à gauche lui apparaît "pratiquement impossible".
Souhaité par les Premiers secrétaires du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste français (PCF) Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Laurent, moins désiré par le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, le projet d’une primaire à gauche demeure dans tous les cas un sujet perpétuellement discuté.
Le 11 janvier, soit il y a maintenant quasiment trois mois, l’appel d’une primaire “de la gauche et des écologistes” était lancé par l’ancien député européen Europe Écologie Les Verts (EELV) Daniel Cohn-Bendit, le sociologue Michel Wieviorka, l’économiste Thomas Piketty ainsi qu’une quarantaine de personnalité diverses.
Cohn-Bendit : l’appel d’une primaire “a vraiment changé la donne”
Interrogé par nos confrères du Monde sur la vision qu’il a désormais de cette fameuse primaire, “Dany le rouge” se dit “personnellement très pessimiste” quant à sa concrétisation. Et d’approfondir sa pensée : “Quand on l’a lancé, cet appel a vraiment changé la donne. Tout le monde se sentait obligé de répondre, d’ailleurs d’une manière positive, à cette initiative.
Il poursuit : “L’argument selon lequel la gauche serait absente du second tour s’il n’y avait pas qu’un seul candidat de gauche au premier tour de la présidentielle a fonctionné comme un argument massue. Mais aujourd’hui, on arrive à un point crucial et compliqué.”
“Je ne vois pas les personnes capables de rassembler”
Plus simplement, pour Daniel Cohn-Bendit, “les primaires à gauche ne sont plus possibles”. La principale raison motivant ce constat se situe au niveau du “fossé entre toutes les composantes de la gauche et des écologistes [qui] ne cesse de grandir”.
Des dissensions que l’ex-député européen ne voit pas se dissiper de sitôt : “Étant donné ce qui s’est passé autour de la déchéance de nationalité et de l’accueil des réfugiés, trouver une position commune entre la gauche sociale-libérale et une partie de la gauche de la gauche, en passant par les écologistes, me paraît pratiquement impossible. Je ne vois pas les personnes capables de rassembler”.