Stress au travail : un risque d’AVC accru de 22%
Une étude chinoise établit un lien entre stress au travail et risque d'AVC. Après avoir suivi près de 140.000 patients, ils sont parvenus à déterminer que ce risque était plus fort parmi la population féminine.
Une équipe de l’Université Southern Medical de Guangzhou en Chine, ont passé au crible les données médicales de près de 140.000 patients, réparties dans 6 différentes études précédentes. Selon le Dr Dingli et ses collaborateurs, les personnes soumises à un stress dans le cadre de leur travail ont un risque accru d’être atteintes par un accident vasculaire cérébral (AVC).
Pour rappel, un AVC est causé soit par un infarctus cérébral (il est alors qualifié d’ischémique), soit pas la survenance d’une hémorragie (rupture d’un vaisseau sanguin). Si un décès intervient dans 20 à 30% des cas suivant le premier mois, d’autres conséquences sont possibles, comme un handicap lourd.
Stress au travail et AVC : 22% de risque supplémentaire
Tous ces patients étaient suivis sur une période allant de 3 à 17 années. Pour mener à bien l’étude, 4 catégories d’emploi ont été dégagées, en fonction de la charge de stress, mentale, et de la liberté de choix des personnels. Concernant les 3 premières, détaillées ci-dessous, le lien avec la survenance d’un AVC n’a pas été fait :
- emplois passifs (l’étude désigne par exemple les concierges),
- emplois de faible contrainte (un architecte),
- les actifs (enseignants ou médecins sont cités entre autres).
Mais c’est dans la 4ème catégorie, qui regroupe les métiers les plus stressants (infirmerie, service dans la restauration) qu’une hausse de 22% des AVC a été constatée.
Les femmes sont plus exposées au risque
Le style de vie associé ou découlant de ces métiers a également son rôle à jouer, comme le précise le principal auteur de l’étude : “Il est possible que les emplois à stress élevé conduisent à des comportements plus malsains, comme les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme et le manque d’exercice”.
Autre fait remarqué : les femmes voient ce taux de risque d’AVC grimper de 33% par rapport aux hommes. Cependant, les personnes subissant un fort stress et menant une vie saine ont tout de même 25% de risque de plus d’en être atteintes. Les chercheurs, qui ont annoncé vouloir continuer leurs travaux, estiment que ces derniers pourraient être le cadre d’un changement dans la façon de penser le travail. Leurs résultats sont disponibles depuis le 14 octobre dans la revue Neurology.