Présidentielles chiliennes : un duel féminin à venir
L’ex-présidente socialiste Michelle Bachelet est arrivée, dimanche, largement en tête du premier tour des présidentielles au Chili.
Avec 46,68% des voix, Michelle Bachelet, présidente socialiste du Chili de 2006 à 2010, a largement dominé le premier tour de ces nouvelles élections présidentielles. Evelyn Matthei, sa rivale conservatrice, recueille quant à elle 25% des voix, faisant mentir les derniers sondages pré-élections, qui ne la créditaient que de 14 à 21 %.
Michelle Bachelet, 62 ans, fut, en 2006, la première femme élue à la tête d’un pays sud-américain. Sa popularité, inébranlable depuis la fin de son précédent mandat, en faisait la grande favorite du scrutin. En 2010, la Constitution l’avait empêché de convoité un second mandat consécutif. Elle n’aura cependant pas atteint l’objectif d’être élue dès le premier tour. « Nous savions que le défi de gagner au premier tour était complexe », a-t-elle déclaré.
Deux femmes que tout oppose
Michelle Bachelet devrait, si elle est élue, mettre en place un important programme de réformes sociales, qui comprend, entre autre, une refondation du système éducatif hérité de la dictature, ou encore une importante augmentation des impôts sur les sociétés. Sa concurrente défend quant à elle un programme libéral dans la lignée de Sebastian Pinera, qui ne prévoit aucune réforme de grande envergure.
Les deux femmes, aujourd’hui réunies autour d’un affrontement politique, se connaissent depuis de nombreuses années. Voisines lorsqu’elles étaient enfants, leurs pères étaient même très amis. Mais le coup d’Etat du général Pinochet mettra un terme à cette amitié de manière abrupte : le père de Michelle Bachelet sera en effet torturé à mort pour sa fidélité au président Allende, tandis que le père d’Edith, lui, intégrera la junte jusqu’à devenir l’un des responsables du lieu de détention de monsieur Bachelet.
Le second tour de l’élection aura lieu le 15 décembre.