Présidentielle 2017 : le terrorisme va en faire « une élection exceptionnelle »
Une enquête de l'Ifop révèle que les principales préoccupations des Français sont l'immigration, le chômage et, en premier lieu, le terrorisme. Pour le directeur du Département opinion et stratégies de l'institut, ce dernier sujet va peser lourd sur la présidentielle.
Le cadre social de la présidentielle 2017 viendrait-il d’être dressé ? Un sondage conduit par l’Ifop pour le compte de La Dépêche du Midi révèle ainsi les trois principales préoccupations des Français. Ces derniers disent se soucier en premier lieu de la question du terrorisme, suivie par celles du chômage et de l’immigration.
Pour le directeur du Département opinion et stratégies de l’institut Jérôme Fourquet, le fait que le terroriste et le chômage arrivent à un tel niveau d’inquiétude « montre un contexte très particulier : pour la première fois peut-être depuis l’élection présidentielle de 2002, nous sommes dans un climat d’opinions où le chômage ne serait pas la priorité absolue, mais concurrencé, voire devancé par une thématique sécuritaire. En 2002 c’était la délinquance au quotidien ou le banditisme. Là nous sommes dans la version terroriste. Habituellement, sur ce genre de questionnement, le chômage et l’activité économique écrasent tout. Là, la priorité chômage reste présente mais sa prédominance est concurrencée par le contexte terroriste. »
Terrorisme : 1ère préoccupation avant le chômage pour 2017 ?
Et M. Fourquet de pressentir une présidentielle comme allant se rapprocher, sur la plan de l’intensité, avec celle où Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen se sont retrouvés au second tour : « Hors norme en termes de préoccupations. Cette menace terroriste qui pèse aussi lourdement que la question du chômage fait de cette présidentielle 2017 une élection exceptionnelle, comme en 2002. »
Migrants : « une question centrale »
L’enquête a également révélé une autre préoccupation des Français, celle des migrants. Le directeur du Département opinion et stratégies de l’Ifop semble s’en montrer surpris : « C’est impressionnant. Alors que la France reste incomparablement moins exposée que l’Allemagne, qui accueille un million de réfugiés, que l’Italie qui continue d’en recevoir plusieurs milliers toutes les semaines. Et pourtant cette question-là arrive au même niveau que celle des impôts. On voit bien que c’est une question centrale. Et tout le monde n’habite pas à Calais, à Menton ou dans le XIXe arrondissement. »