Présidentielle 2017 : Pierre Gattaz plus porté vers François Fillon et Emmanuel Macron

Alors que le Medef se tient encore à l'écart de la présidentielle, son patron Pierre Gattaz affirme clairement ses préférences pour François Fillon et Emmanuel Macron, indiquant que les trois autres principaux candidats n'amèneront que "ruine, désespoir et désolation".

Si les préférences du patron du Medef Pierre Gattaz pour la présidentielle 2017 n’apparaissaient pas encore claires, ses récents propos tenus sur le sujet tendent à dissiper les éventuelles zones d’ombre qui entouraient la question.

Dans un entretien accordé au Parisien, M. Gattaz a ainsi notamment communiqué ses craintes quant aux programmes de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. En particulier sur la sortie de l’Euro principalement souhaitée par la candidate frontiste : “Sur les cinq candidats majeurs, deux assument l’économie de marché, la mondialisation, l’Europe, l’entreprise. Ce qui n’est pas le cas des trois autres, Le Pen, Mélenchon et Hamon. Notre première énorme inquiétude vient de Marine Le Pen et de sa sortie de l’euro, reprise par Jean-Luc Mélenchon. Ils se trompent complètement de combat. Ce n’est pas l’euro qui a créé les 3 600 pages du Code du travail, fait que les dépenses publiques en France sont à 57 % du PIB, ou que la fiscalité sur les entreprises est délirante…”

Hamon, Le Pen, Mélenchon : “désolation” selon Gattaz

Et d’ajouter que sur le plan de l’économie, les trois candidats qu’il cite ont des projets appelant à sensiblement alourdir la dette de la France : “Je regarde les programmes économiques. Et celui de Marine Le Pen est dangereux. Mais il n’y a pas qu’elle : voter Mélenchon, Le Pen, Hamon, c’est ruine, désespoir et désolation, pauvreté généralisée. Prenez les dépenses publiques : l’institut d’études Coe-Rexecode estime qu’avec Marine Le Pen elles vont augmenter de 125 Mds€, avec Benoît Hamon de 150 Mds€ et avec Jean-Luc Mélenchon de 175 Mds€. Qui va payer ?”

RU : “les jeunes de banlieue que je vois se marrent”

Selon Pierre Gattaz, la mesure phare du candidat officiel de la gauche, soit le revenu universel, n’est pas une priorité pour la jeune population : “M. Hamon est dans un scénario destructeur pour l’économie française. Il part sur deux hypothèses farfelues. Un : il n’y a plus de travail en France. Deux : le travail, c’est la souffrance. Et il n’aime pas l’entreprise. Les jeunes de banlieue que je vois se marrent. Ils me disent : ‘On n’a pas besoin de revenu universel, on veut être entrepreneurs.”

Le patron du Medef apparaît en revanche plus favorable aux programmes de François Fillon et Emmanuel Macron, même si celui de ce dernier se veut moins à sa convenance : “Dans leurs programmes, on voit des choses intéressantes. […] La question que j’aimerais poser aux candidats, c’est de savoir s’ils veulent vraiment aller au plein-emploi. Seul Fillon le revendique. Il dit : ‘Mon programme, c’est d’aller au plein-emploi et devenir la première économie européenne.’ Macron, lui, vise 7 % de taux de chômage en 2022. Ce qui est déjà pas mal. Mais il ne va pas au bout des réformes.”