Pourquoi parle-t-on de chirurgie “plastique” ?

Photo d'illustration. Un bloc opératoire. Pixabay
Il est commun de qualifier une chirurgie de "plastique" quand elle consiste à installer des implants mammaires. Seulement, ces derniers ne sont pas tellement constitués comme tel.
La chirurgie plastique a trait à toute opération chirurgicale redéfinissant une zone spécifique du corps humain. Mais pourquoi implique-t-on le plastique dans ces interventions ? Pour le chirurgien plasticien Brian Dorner, officiant dans l’État américain de l’Ohio, cette qualification découle d’une croyance erronée. Les gens ont ainsi tendance à penser que les implants mammaires sont faits en plastique. Et pourtant.
Chirurgie plastique car implants mammaires plastiques ? La fausse idée
Il se trouve que le qualificatif de chirurgie plastique provient de l’origine du terme “plastique”, né bien avant le fameux matériau. Le mot vient du grec “plastikos”, qui veut dire “apte à être formé, à être moulé”. Il convient de remonter jusqu’au 6e siècle avant J.-C. pour trouver trace des premières chirurgies plastiques telles qu’on les entend. Sushruta, pionnier en la matière, se serait ainsi livré aux premières rhinoplasties de ce monde.
Gaspare Tagliacozzi, l’Italien “père de la chirurgie plastique”
Le docteur Dorner parle ensuite du milieu des années 1500, où est né Gaspare Tagliacozzi que l’on considèretel le “père de la chirurgie plastique”. Dans son livre “Sur la chirurgie de la mutilation par greffe”, il y fait mention d’un modelage revenant finalement à l’origine même du plastique : “Nous restaurons, reconstruisons et reconstituons les parties que la nature a données, mais que la fortune a enlevées. Non pas tant pour le plaisir des yeux, mais pour remonter le moral et aider l’esprit de la personne affligée”.
Le nez de Ramsès II refait après sa mort
S’appuyant sur le Catalogue général des antiquités égyptiennes du Musée du Caire, Mental Floss rapporte qu’en Égypte, vers 1 200 ans avant J.-C., une chirurgie plastique avait été pratiquée sur un être mort. En l’occurrence le pharaon Ramsès II, dont le nez avait ainsi été artificiellement renforcé.