Pour le climat, la Cour des comptes veut réduire le cheptel bovin en France
Pour les Sages, la souveraineté alimentaire de la France ne serait pas menacée par une baisse du nombre de vaches élevées en France.
Alors que la France se prépare au scénario catastrophe d’un réchauffement de plus de 4 °C d’ici 2100, et que le gouvernement vient d’annoncer un plan d’action de réductions de gaz à effet de serre par grand secteur de l’économie, la Cour des comptes lance un pavé dans la mare.
Les Sages pointent en effet du doigt l’un des secteurs les plus polluants : celui de l’élevage bovin. Pour la Cour des comptes, il est urgent de réduire le nombre de vaches élevées dans l’Hexagone.
Moins de vaches pour moins de pollution
Dans un rapport publié ce lundi 22 mai 2023 sur son site officiel, la Cour des comptes exhorte l’État français à mettre en place une stratégie de réduction du nombre de vaches élevées sur le territoire.
En effet, selon le rapport, l’élevage bovin contribue à lui seul à près de 12 % des émissions de gaz à effet de serre en France (11,8 %).
Le méthane pointé du doigt
Comme le précisent les Sages, les rejets de méthanes issus de la digestion des vaches font partie des facteurs aggravants les plus importants. Ces derniers représentent en effet près de 45 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’agriculture en France.
Aussi, les prairies utilisées pour faire paître les vaches ne permettent pas à l’heure actuelle d’absorber les émissions de polluants de l’élevage bovin.
Quid de la souveraineté alimentaire ?
Pour la Cour des comptes, il faut donc inciter les éleveurs à une diminution du cheptel. De 17 millions aujourd’hui, les Sages estimes qu’il faudrait passer à 13,5 millions de têtes de bétail d’ici à 2050. Ces derniers notent que cette baisse a déjà été entamée sur les 6 dernières années avec 10 % de bêtes en moins, mais que cette dernière n’est pas le fruit d’une politique publique, mais d’une conjoncture défavorable pour les éleveurs.
Si l’argument de la souveraineté alimentaire de la France est souvent utilisé pour contrer la volonté de diminuer le cheptel bovin en France, la Cour des comptes l’écarte d’un revers de main. Si tous les Français respectent les recommandations des autorités de santé de ne pas dépasser les 500 grammes de viandes rouges par semaines, les 13,5 millions de têtes de bétail seront largement suffisantes. Aujourd’hui, 28 % des adultes dépassent ce seuil dans l’Hexagone.