Pour l’ancien patron du Bataclan la salle doit continuer à vivre
Joël Laloux, ancien directeur du Bataclan, n’était pas en France au moment des attentats. Il revient sur cette terrible soirée auprès de l’AFP et donne son sentiment quant à ce que doit devenir la salle de spectacle.
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Joël Laloux était encore le patron de la salle du Bataclan il y a deux mois. L’homme revient pour la première fois sur la façon dont il a vécu la tragédie dans un entretien donné à l’AFP et n’espère qu’une chose, que le spectacle continue.
En plein shabbat au moment de la tragédie
Joël Laloux est resté près de 40 ans à la tête de la salle de spectacle avec de la revendre il y a deux mois. De confession judaïque, il était en plein shabbat à Ashod, en Israël où il vit désormais le soir du drame. Il ne voulait donc pas répondre à son téléphone qui ne cessait de sonner en ce jouer sacré, mais devant l’insistance des appels en ce soir du 13 novembre, il décroche finalement.
C’est une connaissance, présente à l’intérieur de la salle lors de la prise d’otage, qui le prévient de l’horreur de la situation et il allume alors sa télévision. Il ne s’épanche pas trop sur la manière dont il a vécu cette soirée, mais indique que le Bataclan restera « son bébé, vendu ou pas ». Joël Laloux parle d’images qui ne le « quittent pas » mais qu’il s’est forcé à regarder avec une impression d’« irréel ».
Le Bataclan ne doit pas devenir un sanctuaire
Plus que la dimension idéologique que l’on a voulu donner à cette prise d’otage, Joël Laloux est convaincu que les terroristes ont attaqué la salle car ils étaient sûrs d’y trouver beaucoup de monde « Dès qu’on fait un concert au Bataclan, il y a entre 1.500 et 2.000 personnes. S’ils voulaient “casser des gens”, ça peut être un critère de choix » déclare l’homme de 63 ans.
Il ne pense pas non plus que le fait d’avoir organisé plusieurs soirées de soutien à Israël ait un rapport avec l’attaque. Et maintenant quel avenir pour le Bataclan ?
Dans un premier temps, l’ancien directeur de la salle et l’équipe actuelle ont pensé qu’il fallait sanctuariser les lieux. Après avoir pris du recul, il souhaite que le spectacle continu et indique qu’il sera au premier rang lorsque la salle rouvrira.