Langage des réseaux sociaux : des chercheurs veulent comprendre
Des chercheurs de quatre pays francophones sollicitent les usagers des réseaux sociaux afin de comprendre leur langage, et ce par l'opération "Vos Pouces pour la Science" visant entre autres à récolter des conversations tenues sur ces nouvelles plates-formes.
Depuis lundi, les usagers des réseaux sociaux sont sollicités dans le cadre de l’opération “Vos Pouces pour la Science”, pilotée par des chercheurs de l’Université catholique de Louvain (UCL) située en Belgique. Des scientifiques couvrant plusieurs domaines (sociolinguistique, psychologie, sociologie et langage) et issus de quatre pays francophones que sont la Belgique, la France, la Suisse et le Québec.
Le but de l’opération, tel qu’expliqué à l’AFP par la chargée de recherche à l’UCL Louise-Amélie Cougnon, est le suivant : “Nous voulons étudier le langage qui transite via les réseaux sociaux afin de voir à quel point nous développons de nouvelles compétences”. Le Fonds belge de la recherche scientifique et la société de développement personnel Moodwalk financent le projet en partenariat avec l’université Montpellier 3 et l’université Rennes 2.
“Vos pouces pour la science” : les réseaux sociaux analysés
Ces chercheurs vont donc s’employer à analyser, deux ans durant, des données et des conversations tenues sur des plates-formes telles que Facebook, WhatsApp, Viber, Telegram ou encore Skype. Pour participer, il faut se rendre sur le site de l’opération et choisir entre quatre activités : “Votre profil émotionnel”, “Vos messages Facebook”, “Vos impressions” et “Vos messages What’s App/Viber”.
Toutes ne s’opèrent pas de la même façon. La première demande par exemple à répondre à un test de 50 questions, quand la seconde requiert le partage de messages Facebook. Il est toutefois précisé que dans ce dernier cas, “afin de protéger la vie privée des participants ce fichier sera entièrement anonymisé avant d’être exploité ! Un logiciel spécialisé remplacera tous les noms, prénoms, adresses, numéros de téléphones, numéros de carte… c’’st-à-dire toutes vos données personnelles contenues dans ce fichier.”
Une “pluricompétence” développée par les jeunes
Selon Mme Cougnon, “quand on parle des écrits numériques, on parle souvent d’incompétence, disant que les jeunes écrivent de plus en plus mal”. Mais d’ajouter qu’“on a observé que les jeunes et moins jeunes ont développé une pluricompétence : ils savent jongler entre une écriture normée et une langue avec laquelle on joue, où l’on remplace des lettres par des chiffres ou des émoticônes. Cette langue a ses propres règles qu’il s’agit de comprendre”.