Pollution / rapport : des traces de résidus de chlorothalonil présent partout dans l’eau potable de l’Hexagone
Un fongicide appartenant à la famille des isophtalonitriles, le chlorothalonil, est présent dans l'eau potable distribuée en France.
Certains métabolites (résidus, NDLR) de pesticides peuvent rester présents plusieurs années après l’interdiction
Un rapport publié ce jour par “L’agence nationale de sécurité sanitaire” (ANSES), montre qu’un tiers de l’eau du robinet contient du métabolite du chlorothalonil.
Des résidus (métabolites) issus d’un fongicide interdit
Ce fongicide (le chlorothalonil) est interdit depuis plusieurs années mais il reste ancré dans les eaux de surface et souterraines. Dans sa note, l’ANSES précise avoir prélevé de l’eau sur l’ensemble du territoire français notamment en Outre-mer. Résultat : sur les 157 molécules recherchées, 89 ont été quantifiées au moins une fois. “Les fréquences de quantification sont assez semblables entre eaux brutes/eaux traitées et entre eaux souterraines/eaux superficielles”. La campagne de recherche a permis de collecter plus de 136 000 résultats.
Des résidus d’explosifs !
Parmi les 7 composés ‘émergents’ ayant conduit à des dépassements de la limite de qualité de 0,1 µg/litre, un cas en particulier se dégage : le métabolite du chlorothalonil R471811. Il a retenu l’attention des scientifiques sur deux points particuliers. D’une part, c’est le métabolite de pesticide le plus fréquemment retrouvé, dans plus d’un prélèvement sur deux. D’autre part, il conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois dans l’eau du robinet.
Des résidus d’explosifs ont été retrouvés dans moins de 10 % des échantillons d’eaux traitées, principalement issus de sites d’armement datant de la première guerre mondiale ou à proximité d’activités industrielles d’armement.