Pôle Emploi : des bugs informatiques provoquent un trou de 400 millions d’euros
Un million de chômeurs auraient indûment perçu des aides à cause d'un système informatique défaillant. Nombreux sont ceux qui peinent à rembourser.
Depuis janvier 2018, ce sont plus d’un million de bugs informatiques similaires qui auraient été recensés. Les techniciens du service informatique du Pôle Emploi doivent s’arracher les cheveux depuis plusieurs mois, car les problèmes techniques s’accumulent et avec eux, le trou dans les caisses ne cesse de s’agrandir.
La faute a des erreurs de versements de trop-perçus à des chômeurs indemnisés qui, en raison de leur situation précaire, ont du mal à rembourser les sommes engagées.
400 millions d’euros à rembourser
L’information a été dévoilée par l’Express. Ces bugs interviendraient donc dans le calcul informatisé des allocations perçues par les chômeurs. Bon nombre d’entre eux recevraient des sommes plus élevées que leurs droits réels. Des sommes que certains ont du mal à rembourser, que ce soit à cause de leur situation financière, ou, car ils peinent à trouver le bon interlocuteur pour faire valoir leur bonne foi.
Résultat, à cause de ces difficultés à récupérer ces sommes indues, 400 millions d’euros manquent dans les caisses de l’organisme.
456 euros par chômeur
Si chaque chômeur devait se partager cette dette, cela représenterait une somme de 456 à rembourser pour chacun d’entre eux.
Interrogé par l’Express, Pôle Emploi rejette de son côté une partie de la faute sur les chômeurs. Une partie d’entre eux, en plus de ne pas rembourser les trop-perçus, mettrait trop de temps à déclarer un changement de situation à l’organisme. Pôle Emploi verserait des avances sur paiement le temps de recevoir les justificatifs nécessaires à régulariser la situation. Des justificatifs qui mettraient souvent du temps à arriver et à être traités.
Mais certains syndicats ne sont pas d’accord avec cette version. Pour eux, c’est surtout la propension de l’organisme à faire appel à des prestataires privés pour la gestion de ses services qui multiplieraient le risque d’erreur. En 2017, 1 milliard d’euros auraient été indûment versés.