Poitiers : l’arrêt des soins demandé par les parents d’un grand prématuré
Le bébé en question ne pèse que 900 grammes, et souffre de lourdes séquelles. Ses parents demandent la fin de l'acharnement thérapeutique.
Titouan, que ses parents attendaient le 18 décembre, est né le 31 août et ne pesait que 900 grammes. Victime par la suite d’une hémorragie cérébrale, il souffrira de graves séquelles. Si toutefois les soins sont poursuivis, dans le service de néonatalogie du CHU de Poitiers où il a été admis.
Car les parents de ce grand prématuré, face à un choix pour le moins insupportable, ont demandé l’arrêt des soins pour leur fils. Maintenant, ils sont suspendus à la décision d’un groupe d’éthique auquel a fait appel le service de néonatalogie. Le couple explique : “Depuis plus d’une semaine, on a pris cette décision. Qui veut une vie de handicap pour son fils ? S’il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas”.
Grand prématuré : les parents face aux médecins
Si le couple a choisi de faire part de son désarroi aux médias, c’est avant tout pour alerter et créer le débat public : “On ne nous assurera jamais qu’il pourra vivre par la suite. Nous savons qu’il a de graves séquelles, mais ils veulent le maintenir en vie. On l’a vu pleurer, il s’agite et on nous dit ne vous inquiétez pas, il ne souffre pas. C’est très difficile”.
Du côté des médecins, on souhaite rester prudent. Car pour eux, il n’est pas possible de déterminer le degré de handicap dont l’enfant pourrait souffrir dans le futur. Fabrice Pierre, médecin au service gynécologie-obstétrique de l’hôpital, explique : “Il faut toujours prendre du recul pour savoir quelle est la situation de l’enfant. Nous ne sommes pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles”. Selon lui, quelques semaines sont encore nécessaires pour évaluer ces séquelles.
Interrogé par France Info, l’éminent généticien Axel Kahn a déclaré qu‘”il faut qu’il y ait un dialogue entre l’équipe soignante, les réanimateurs et les parents”. Avant d’ajouter que “le problème des grands prématurés est l’un des plus compliqués sur le plan de l’éthique”.