Plus de 2 000 têtes d’animaux momifiées découvertes dans un temple dédié à Ramsès II

crânes animaux momifiésDr. Sameh Iskander
Plus de 2 000 têtes d'animaux momifiées découvertes dans un temple dédié à Ramsès II. Preuve que le pharaon était encore très vénéré 1 000 ans après sa mort.
Des archéologues de l’Université de New York, dirigés par Sameh Iskander, ont découvert plus de 2 000 crânes d’animaux momifiés dans la cité antique d’Abydos, à 435 km au sud du Caire, sur la rive gauche du Nil. Béliers, brebis, chiens, chèvres, vaches, gazelles et mangoustes, autant d’animaux qui ont été déposés pour honorer Ramsès II, pas moins de mille ans après la mort du pharaon.
Plus de 2 000 têtes d’animaux momifiées découvertes dans un temple dédié à Ramsès II
Pendant sept ans, les archéologues ont travaillé à documenter les monuments et le site dans son ensemble. Un travail titanesque quand on sait que les dernières informations remontaient à 1861, date à laquelle l’égyptologue français François Auguste Ferdinand Mariette travaillait sur le site. Les fouilles n’ont vraiment commencé qu’en 2017 : “À l’extérieur du temple, nous avons retrouvé plusieurs couches d’histoire, allant du temps de Ramsès II jusqu’aux périodes islamiques plus récentes.” L’occasion de découvrir des fragments de nombreuses époques.
Mais dans les décombres, les experts ont mis au jour un site sacrificiel contenant plus de deux mille crânes d’animaux de l’époque ptolémaïque, mille ans après la disparition de Ramsès II, en 1213 avant notre ère. “Ils ont tous été déposés en même temps” dans l’enceinte du temple de Ramsès II. Outre les têtes d’animaux, des os, papyrus et statuettes. La question qui se pose est donc : “qui a mis ça là ?”, comme s’interroge Sameh Iskander. Après analyse, tout ceci remonte à une période située entre la période grecque et la période romaine.
Preuve que le pharaon était encore très vénéré 1 000 ans après sa mort
Certains de ces crânes sont momifiés et il apparaît clairement que les têtes ont d’abord été coupées, puis momifiées, servant très probablement d’offrandes sacrificielles à un dieu, Amon selon toute vraisemblance. Et toutes les offrandes ont été déposées en même temps. Autrement dit, elles ont été préparées en amont, ailleurs, puis transportées sur le site. Mille ans après la mort du pharaon, cela témoigne de la très forte influence culturelle de l’ancienne Égypte. Selon l’archéologue, “le fait est que le temple de Ramsès II a conservé son activité tout au long de la période ptolémaïque. […] Ces têtes d’animaux ont pu être transportées au temple de Ramsès II depuis un autre endroit, à une époque où son nom était alors encore très connu.”
Ce n’est pas le seul cas de sacrifices à des périodes historiques différentes que l’on a pu découvrir. En effet, le sarcophage d’un “prêtre du temple de Ramsès II à Abydos, dédié à Ptolémée IV” a été retrouvé, toujours selon Sameh Iskander. Ceci indique que le temple était utilisé pendant la période ptolémaïque. Ce sacrifice indique une relation très forte des populations qui vivaient sur le site avec Ramsès II. “Mille ans après sa mort, il restait vénéré.”