Pierre Lescure : six mois de concertation pour Hadopi
La loi HADOPI largement controversée par les acteurs du secteur qu'elle est censée protéger, ainsi que par le grand public, pourrait être remise en cause concernant le cadre dans lequel elle devra être exercée.
François Hollande après avoir changé d’orientation plusieurs fois à ce sujet l’avait intégré à ses 60 propositions. On apprend donc sans surprise que Fleur Pellerin, récemment nommée ministre déléguée à l’économie numérique, s’y soit attelée. Elle aurait demandé à Pierre Lescure, l’ancien PDG de Canal+ et actuellement directeur du théâtre Marigny, d’initier un chantier de concertation sur HADOPI afin que la loi puisse être révisée ou abrogée.
Cet homme proche de l’industrie du divertissement ayant exercé la fonction de co-directeur de Vivendi Universal, avait d’ailleurs conseillé François Hollande lors de sa campagne aux présidentielles. Il lui avait entre autres, demandé de ne pas abroger la loi sitôt élu, mais plutôt d’engager une réflexion avec les acteurs concernés par cette loi de manière à ce que celle-ci soit prête pour l’arrivée de la télévision connectée. Le chantier devrait durer moins de six mois au terme duquel nous saurons ce que deviendra HADOPI. On peut penser que le but comme l’avait annoncé le président de la République, vise à protéger les créatifs tout en rendant accessibles leurs œuvres au grand public.
Ces dernières années plusieurs actions allant dans le même sens avaient déjà été lancées notamment par Patrick Zelnik, l’ex directeur de Virgin France et éditeur de musique ainsi que par la commission Hoog. C’est de ces discussions qu’avaient découlé la carte musique ou bien le centre national pour la musique. Soyons patients et attendons les résultats de ce dernier chantier. On pourra simplement relever les conclusions de la nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, qui remarque que ” le système de sanction s’est révélé inefficace “, elle va jusqu’à dire que l’on a opposé artistes et internautes et que la logique du gouvernement en matière de culture n’est pas la répression.