Pharmacies : des pénuries de médicaments toujours plus nombreuses
Depuis 2008, les ruptures de stocks de médicaments dans les officines françaises ne cessent de se multiplier. Les pharmaciens se montrent inquiets.
C’est l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) qui fait ce constat : Depuis 2008, année pendant laquelle les premières ruptures d’approvisionnement de médicaments sont apparues, ces dernières se sont multipliées par 10. Et cette ampleur semble encore être plus importante vue du côté des professionnels présents dans les pharmacies.
Stocks de médicaments : des pharmaciens très inquiets
C’est Le Parisien qui, dans son édition du lundi 10 août, se fait l’écho de ce fait que de nombreux pharmaciens vivent au quotidien, tel ce professionnel travaillant à Clamart, dans les Hauts-de-Seine : “Tous les jours je reçois au moins un patient auquel je ne peux fournir un des médicaments qui lui a été prescrit (…) Depuis mai, 300 médicaments s’affichent en rupture de stock sur les listings des fournisseurs “, raconte Issam Bouha.
En tête de ces références pointées par ses confrères au niveau local, figurent un immunosupresseur, quelques vaccins ou encore une molécule qui combat l’hypertension. Le pharmacien interrogé par le quotidien a fait part d’une alerte sanitaire à l’Ansm et relancé ses fournisseurs d’une façon un peu plus ferme qu’à l’accoutumée.
A qui profite la pénurie ?
Car la question mérite d’être posée. Le quotidien évoque la technique dite du “contingentement”, dont le principe est la limitation des boîtes de médicaments disponibles chez les grossistes. Ainsi, ces derniers sont découragés de les écouler à l’étranger.
Dès lors, que faire pour freiner le phénomène ? Au plus haut sommet de l’Etat, on est bien conscient du problème, qui est inclus dans le projet de loi de la ministre de la Santé, et qui sera discuté dès la rentrée. Il est prévu que les stocks soient garantis, “mais uniquement pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur”comme les antiviraux, antibiotiques, ou encore anticancéreux. Les laboratoires seraient ainsi obligés de relancer ou d’assurer la production et l’approvisionnement aux grossistes, pour que les patients ne soient pas lésés.