Pharmacies : bientôt la fin de l’accès en libre-service du paracétamol, de l’ibuprofène et de l’aspirine ?
L'Agence nationale du médicament préconise cette mesure pour en éviter les mauvais usages, et vient d'engager une procédure juridique en ce sens.
Entrer dans une pharmacie, se servir soi-même en boites de paracétamol, ibuprofène ou aspirine, un geste bientôt impossible ? L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) souhaite que l’auto-médication ne soit plus permise pour ce type de traitements. Stéphane Pichon, président de l’Ordre des pharmaciens en région Paca, se félicite de ce souhait émis par l’ANSM, comme il l’a expliqué à nos confrères de La Provence : “Ils sont faciles d’accès, donc on pense qu’on peut les prendre comme des boîtes de conserve, mais ils restent des médicaments”.
“Une catastrophe thérapeutique”
Le spécialiste estime que ce libre accès en officine constitue “une catastrophe thérapeutique […] Le Doliprane est la première cause de transplantation hépatique”. En effet, pris à trop fortes doses, cet antidouleur peut provoquer des lésions irréversibles du foie.
Pour sa part, le docteur Philippe Vella de l’Agence du médicament y voit un autre avantage : “Si le patient se présente devant le pharmacien en lui parlant d’un certain type de douleurs, là le pharmacien pourra lui conseiller du paracétamol plutôt que l’ibuprofène”. A franceinfo, il précise encore : “À partir du moment où les médicaments ne seront plus accessibles directement dans les rayons de la pharmacie, mais qu’il faudra les demander, le rôle de conseil du pharmacien sera renforcé”.
Dès janvier prochain ?
Concrètement, une “procédure contradictoire” est en cours auprès des laboratoires concernés, afin qu’ils exposent leur position, indique le quotidien régional. Puis la décision finale sera prise. Si la mesure est validée, elle pourrait entrer en vigueur dès le mois de janvier 2020.
Pour favoriser le bon usage des médicaments les plus utilisés en automédication (#paracétamol #ibuprofène #aspirine) nous souhaitons que l’ensemble de ces médicaments ne soit plus présenté en libre accès dans les pharmacies à compter de janvier 2020
▶️ https://t.co/hsRsF2Ghp9 pic.twitter.com/GFi0glp16N
— ANSM (@ansm) October 3, 2019