Pesticides et abeilles : les apiculteurs contestent une étude ministérielle
L'Union nationale de l'apiculture française n'est pas d'accord avec l'étude du ministère de l'Agriculture qui minimise selon elle le rôle des pesticides dans la mortalité des abeilles.
A la fin de l’année dernière, un expert de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) signait une note dans la revue bimestrielle La Santé de l’Abeille. Il y était estimé que seuls 6,6% des cas de mortalité d’abeilles étudiés en 2015 étaient dus à l’usage des pesticides.
Mais selon la principale organisation des professionnels du secteur, l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), cet impact est minimisé.
Les maladies, première cause de mortalité selon la DGAL
Gilles Lanio, son président, a dénoncé vendredi dans un communiqué : « Le dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës d’abeilles mis en oeuvre au niveau national est défaillant et non fiable ». Pour la DGAL, la principale cause de cette mortalité est la conséquence d’agents pathogènes, suivie de « mauvaises pratiques apicoles ».
Il ajoute que son organisation « demande que le processus de collecte des données, leur qualité et leur exploitation soient évalués au plan national par un comité d’experts indépendants rassemblant les parties prenantes, y compris les apiculteurs au travers de leurs organisations syndicales ».
« Des biais réglementaires et statistiques »
Selon l’UNAF, qui a demandé au ministère de l’Agriculture l’ensemble des données ayant mené à la note de 2016, « des biais réglementaires et statistiques (…) de nature à induire un effet de surreprésentation des causes pathologiques » sont relevés, et donc à l’inverse « une sous-évaluation de l’impact des résidus de pesticides ».
Ce qui a également surpris l’organisation, ce sont les disparités selon les régions. Ainsi, certaines d’entre elles n’ont fait part que de très peu de cas de mortalité, voire d’aucun. Les pesticides néonicotinoïdes auraient multiplié par trois la mortalité des abeilles sauvages en France, faisant exploser l’importation de miel.