Paris : interpellé par erreur, un ado porte plainte pour avoir eu la tête recouverte d’un sac
Un adolescent de 15 ans a porté plainte contre des policiers après avoir eu la tête recouverte d'un sac lors d'une interpellation opérée par erreur en mars dernier. L'enquête ayant depuis été ouverte a été confiée à l'IGPN.
Les faits remontent au samedi 9 mars dernier au soir et se sont déroulés dans le XXe arrondissement de Paris. Un adolescent de 15 ans est accosté par un individu qui lui propose de gagner 50 euros s’il accepte de récupérer un sac d’une troisième personne. Le mineur décline l’offre, apeuré.
Le jeune garçon entre ensuite dans un établissement de restauration rapide (fast-food) où il retrouve des amis. Mediapart, qui révèle l’affaire (article complet réservé aux abonnés) et dont le récit est confirmé par l’avocat du mineur Me Alexandre-M. Braun, poursuit en indiquant que deux hommes obligent alors l’adolescent à les suivre.
Il refuse de récupérer un sac, des policiers lui en mettent un sur la tête
Ces deux individus, qui ne se présentent pas au jeune garçon, se mettent à l’insulter et à le frapper au visage. Il lui recouvrent également la tête d’un sac en tissu. Précisons que cette scène a été filmée. D’après la préfecture de police, ces faits se sont produits durant une opération visant à arrêter “en flagrant délit des auteurs d’un enlèvement-séquestration, suivi d’une tentative d’extorsion de fonds”.
Le duo s’en étant pris au mineur était en fait constitué de policiers. Après avoir été mis hors de cause puis relâché, l’adolescent a porté plainte contre ces deux fonctionnaires.
L’IGPN chargée de l’enquête
C’est le 26 mars qu’une enquête a été ouverte pour “violences par personne dépositaire de l’autorité publique” et confiée à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale). Le représentant de la victime suppose que ce genre d’erreur ait déjà pu être commis dans l’ombre : “Ce dossier soulève une question importante : combien d’affaires similaires ne sont jamais révélées, faute d’avoir eu la chance d’être filmées ?”
Et l’avocat d’ajouter : “Mon client n’est pas dans une démarche vindicative, mais il a besoin que justice soit rendue. J’ai écrit à l’IGPN et au parquet pour leur dire que je tenais la vidéo à leur disposition, sans obtenir de réponse”.