Paris : Des milliers de manifestants dans la rue contre l’avortement
Entre 16 000 et 40 000 manifestants ont défilé dans les rues de Paris ce 19 janvier contre le projet de loi visant à faciliter l'avortement.
Jusqu’à aujourd’hui, une femme pouvait recourir à l’IVG (interruption volotaire de grossesse) dès lors qu’il s’agissait d’une “situation de détresse”. Mais à la fin de l’année 2013, des députés PS ont décidé de supprimer la notion de “situation de détresse”, mettant ainsi l’avortement à portée de toute femme ne désirant pas avoir d’enfant. Si l’amendement demandé par les socialistes n’a pas encore été débattu (il le sera aujourd’hui), cela a donné une nouvelle occasion aux anti-IVG d’exprimer leur opposition face à l’avortement.
Ainsi, plus de 16 000 personnes ont manifesté dans les rues de Paris ce dimanche 19 janvier lors d’une “Marche pour la vie” afin de dénoncer une tentative de “banalisation totale de l’avortement et une dénégation du droit à la vie inscrit dans le code civil“. Soutenus par l’ancienne ministre et ex-présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, les organisateurs ont tenu à affirmer qu’ils étaient plus nombreux, au moins 40 000.
Des manifestants aux couleurs de l’Espagne
Ces manifestations interviennent alors que l’Espagne a de son côté fait marche arrière concernant l’avortement. Le 20 décembre, le gouvernement espagnol a en effet adopté un projet de loi très restrictif concernant l’avortement, limitant celui-ci à deux cas : en cas de danger pour la vie de la mère et en cas de viol. Le lendemain, la ministre de l’éducation et de l’égalité espagnole indiquait “L’avortement ne peut pas être un droit, c’est une exception.”
Bien souvent venus en famille, les manifestants ont d’ailleurs tenu à saluer l’initiative espagnole. Une grande banderole rouge et or, aux couleurs du drapeau de l’Espagne, était ainsi présente en tête du cortège, alors que l’on pouvait entendre des “Viva España” parmi la foule.
Une contre-manifestation au même moment
Au même moment, quelques centaines de personnes ont décidé de mener une contre-manifestations place d’Italie, dans le 13ème arrondissement de Paris. La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a tenu à dénoncer les lobbies très conservateurs qui opèrent actuellement en Europe et a prévenu que les libertés fondamentales feront partie intégrante du débat des prochaines élections européennes.