Paris : Des bancs anti-sdf dans le métro font polémique
La RATP a installé des bancs d’un nouveau genre dans la station Stalingrad du métro parisien. Pour les usagers, il ne fait aucun doute que leur objectif est d’empêcher les SDF de s’installer sur place.
Depuis quelques jours, les habitués de la station de métro Stalingrad à Paris ont vu fleurir d’étranges dispositifs sur les bancs. De larges plans inclinés ont en effet été installés par la RATP sur les assises du mobilier en faïence.
Si pour la régie de transport, l’objectif officiel de ces nouveaux bancs est d’offrir de nouvelles possibilités d’assises aux voyageurs, les voyageurs ne sont pas dupes, il s’agit d’empêcher les SDF de s’installer durablement dans la station.
Les usagers s’indignent
Si ces nouveaux sièges sont installés depuis deux semaines maintenant, l’affaire a pris de l’ampleur depuis que certains twittos influents ont relayé l’information. Au total, une dizaine de ces nouveaux bancs, bleus, inclinés et de différentes tailles ont été mis en place sur les quais de la ligne 5.
Pour les usagers, ce dispositif vise clairement les SDF qui ont l’habitude de venir se reposer sur les bancs. Avec ces plans inclinés, impossible de trouver une position confortable.
Bravo au @GroupeRATP, grand favori du "Prix Laurent Wauquiez", qui lutte contre l'assistanat avec ce magnifique mobilier anti-SDF !! 👏 pic.twitter.com/aMWi5sBTrR
— Guillaume Meurice (@GMeurice) March 18, 2017
La RAPT dément
Dans des déclarations effectuées auprès de nos confrères de Libération, la RATP réfute vouloir faire fuir les SDF, mais indique que son objectif est « d’élargir les possibilités d’assise pour les voyageurs ». L’entreprise rappelle également les efforts qu’elle fournit en matière de prévention et d’aide aux sans-abri.
Une version officielle mise à mal par un porte-parole de la régie de transport qui reconnaît qu’« À Stalingrad, nous devons gérer un phénomène inquiétant de présence en continu de personnes sans domicile fixe et de toxicomanes ». Cette nouvelle polémique intervient quelques semaines après l’ouverture d’une enquête suite à l’agression présumée d’un SDF par un maître-chien.