Okinoshima, l’île japonaise interdite aux femmes, inscrite au patrimoine de l’humanité
Dimanche, l'UNESCO a ajouté de nombreux sites culturels à la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Dont une île sacrée au Japon depuis des siècles.
Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, réuni à Cracovie en Pologne a élargi dimanche sa liste des sites culturels les plus précieux du monde. Pour l’institution de l’ONU, l’un d’eux, l’île d’Okinoshima a une “valeur universelle exceptionnelle”.
Pourtant, durant les débats, d’aucuns ont fait remarquer le caractère discriminatoire de l’île, celle-ci étant interdite aux femmes.
Un lieu sacré de la culture shintoïte
L’île, au Sud-Est de l’archipel nippon, n’est ouverte au monde extérieur qu’un jour par an le 27 mai. Et encore, seulement à 200 hommes qui doivent avant de pouvoir y pénétrer effectuer des ablutions dans la mer. Les femmes sont jugées “impures” depuis des siècles en raison de leurs menstruations. Les autres jours, elle n’est habitée que par un seul prêtre shintoïste.
Ce très strict accès n’a d’égal que le réglement qui s’applique à ses peu nombreux visiteurs. Ces derniers ne doivent en effet y apporter aucun objet personnel, ni en sortir de “souvenirs”.
Une inscription qui ne changera rien
Le 6 mai dernier, alors que le sanctuaire était proposé à l’inscription au patrimoine mondial, l’un de ses responsables indiquait au journal The Mainichi que “même en cas d’inscription au patrimoine mondial de l’humanité”, le règlement ne serait pas infléchi.
Quant au gouvernement nippon, il s’est naturellement félicité de l’ajout de ce 17e site national par l’UNESCO. Son ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida a précisé que l’île “unique et précieuse” avait été depuis les temps anciens un lieu d’échanges avec l’étranger et qu’elle héberge de nombreux objets qui en témoignent.