Obsolescence programmée : Les collants dans le viseur de l’association HOP
HOP pointe du doigt les fabricants de collants qui fragiliseraient volontairement leurs produits.
C’est une situation trop courante pour de nombreuses utilisatrices de collants. Au moment d’enfiler une paire récente, le collant se file sans raison apparente. Si certaines y voient une forme de fatalité, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a décidé de se pencher sur le phénomène et de mettre les fabricants de collants face à leur responsabilité.
Une qualité en chute libre
C’est via un rapport publié sur son site internet officiel que l’association dévoile les résultats de son enquête sur la fragilité des collants. En étudiant de près les habitudes de 3000 consommateurs, HOP a découvert que 72 % voyaient leurs collants se filer ou se trouer au bout de la sixième utilisation seulement. Dans 40 % des cas, le nombre d’utilisations ne dépassait pas les 3. Conséquence immédiate, un utilisateur régulier de collant doit acheter entre 10 et 11 paires par an.
Bien entendu, HOP ne s’est pas arrêté à ce simple constat et a étudié de près les processus de fabrication des collants. Pour tirer les coûts vers le bas et augmenter leur marge, les fabricants utilisent souvent des fils de mauvaise qualité. Aussi, pour augmenter les cadences, les finitions ne sont plus effectuées à la main et le produit n’est plus adapté à la morphologie. Pour finir, le processus de teinture du collant, qui consiste à le faire tremper dans de l’eau chaude pendant plusieurs heures, contribue à cette fragilisation tout comme les produits chimiques utilisés.
L'association Halte à l'obsolescence programmée soupçonne les fabricants de collants d'user d'obsolescence programméehttps://t.co/XiUx40DO5w pic.twitter.com/Y8PyPbtZfX
— franceinfo (@franceinfo) May 15, 2018
Les bons élèves
Pour HOP, il n’est pas à exclure que les fabricants peuvent modifier ces formules chimiques pour rendre le collant plus ou moins résistant et ainsi, limiter le nombre d’utilisations.
Pour finir, l’association dresse un classement des marques les plus résistantes. Pas de surprises, les marques les plus onéreuses sont aussi celles qui offrent les collants les plus solides (Wolford, Bleuforêt, Gerbe, Calzedonia), un surcoût compensé par la robustesse de ces produits qui supportent plus d’utilisations même si la note de durabilité n’est que de 3/5 pour le meilleur élève. Il faut en revanche éviter les marques de grandes surfaces, mais encore H & M, Well ou encore Golden Lady qui truste le bas du classement avec des notes situées sous la barre des 2/5.
En plus d’un problème économique, l’obsolescence programmée des collants pose un problème écologique. En effet, 7315 tonnes de collants sont jetées chaque année. Des déchets très compliqués à recycler à cause de leur composition. La plupart du temps, ils sont donc simplement incinérés. HOP a donc publié une pétition pour favoriser la mise sur le marché de “collants durables”.