New York : le secteur de la vente de “faux followers” sur Twitter, visé par une enquête
La société américaine Devumi fait l'objet d'une enquête pour "tromperie" et "usurpation d'identité".
“La prédominance croissante des ‘bots’ signifie que les vraies voix sont trop souvent noyées dans notre conversation publique. Ceux qui peuvent payer cher pour des followers peuvent s’acheter une influence d’apparence”.
C’est ainsi qu’Eric Schneiderman, procureur général de New York, a jugé le secteur de la vente de faux comptes sur les réseaux sociaux.
Une enquête ouverte contre Devumi
C’est un fait, de très nombreuses personnalités de tous bords (artistes, sportifs, voire politiques) achètent des millions de faux abonnés afin de placer leur notoriété à un stade supérieur. Cette demande croissante, la société Devumi y répond en disposant d’un arsenal de pas moins de 3,5 millions de faux comptes. Elle aurait, selon le New York Times qui a longuement enquêté, vendu plus de 200 millions d’abonnements.
Impersonation and deception are illegal under New York law. We’re opening an investigation into Devumi and its apparent sale of bots using stolen identities. https://t.co/uvxGOp7soQ
— Eric Schneiderman (@AGSchneiderman) January 27, 2018
Si le procureur, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête part en guerre contre ce secteur, c’est aussi et surtout que parmi ces comptes, 55.000 relèvent de l’usurpation d’identité d’utilisateurs bien réels des réseaux sociaux. De fait le procureur résume, sur Twitter : “L’imposture et la tromperie sont illégales dans l’Etat de New York”. Mais cette pratique, même douteuse, passe pour le moment à travers les mailles du filet législatif.
Devumi dément
Le réseau social, souvent accusé de fermer les yeux sur de tels agissements, a réagi en assurant que “les tactiques utilisées par Devumi (…) violent [ses] règles et sont inacceptables […]”.
Quant au principal visé, Devumi, c’est un démenti formel qui est opposé à ces accusations. Son fondateur German Calas nie le fait que sa société vend de faux followers, et réfute aussi que des identités sont volées : “Ces allégations sont fausses, et nous ne sommes pas au courant de l’existence d’une telle activité”.